L’Union de la gauche sort victorieuse. Le Rassemblement national progresse. Et la majorité présidentielle patauge. Voilà, en substance, ce que l’on peut retenir des résultats du premier tour des Législatives 2024 en Haute-Garonne.
Au regard des résultats du premier tour des Législatives 2024, qui a eu lieu ce dimanche 30 juin, les électeurs de Haute-Garonne sont restés majoritairement fidèles à leurs orientations politiques. Traditionnellement ancré à gauche, le département est le témoin d’une victoire de l’union de la gauche (UG), dont l’avènement du Nouveau Front Populaire semble avoir séduit. En effet, sept circonscriptions sur dix se sont parées de rose, offrant ainsi un second tour à six candidats de l’UG. Il ne s’agit pas là d’une erreur de calcul, simplement le fait d’une élection directe au premier tour du député sortant François Piquemal. L’Insoumis totalisant 53,39% des voix, il a balayé ses adversaires, dont Margaux Pech (Ensemble) et Audrey Larregle (Rassemblement national) qui ont obtenu respectivement 26,92% et 15,66% des voix.
Ses homologues de la 1re, 2e et 9e circonscription sont également bien placés pour garder leur bastion. Dans la première, Hadrien Clouet totalise en effet 45.52% des voix et se retrouve au second tour dans une triangulaire où le report de voix sera minime. Même scénario dans la deuxième pour Anne Stambach-Terrenoir (40,53% au premier tour) et dans la troisième pour Christine Arrighi (47,53% au premier tour).
Une tendance au premier tour qui reste cependant moins nette qu’aux Législatives de 2022 où la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) étaient en ballotage favorable dans huit circonscriptions sur dix. Ce dimanche, la gauche s’est ainsi félicitée d’arriver en tête dans la 6e circonscription, relayant la députée sortante, Monique Iborra (Ensemble), en troisième position. Mais l’UG se trouve prise dans une triangulaire sur la 7e, menée par le Rassemblement national. Toutefois, Elisabeth Toutut-Picard (Ensemble), arrivée troisième vient de se désister, sans préciser de consignes de vote. L’union de la gauche n’est plus maître non plus en ses terres commingeoises. Le député sortant Joël Aviragnet (PS-Nouveau Front Populaire) est en ballotage défavorable face au candidat du RN Loïc Delchard.
En 2022, le parti présidentiel était parvenu à propulser deux de ses candidats en tête du premier tour des Législatives en Haute-Garonne, dans la 5e (Jean-François Portarrieu) et la 6e circonscription (Monique Iborra). Tous les deux avaient d’ailleurs été élus au second tour. Mais en 2024, les mêmes candidats se sont fait détrôner : le premier se retrouve pris dans une triangulaire entre le candidat RN Julien Leonardelli et l’Insoumise Sylvie Espagnolle. Cette dernière vient d’ailleurs de se retirer en appelant ses électeurs « à ne donner aucune voix au RN ».
Quant à Monique Iborra, non seulement elle n’est plus en tête dans la 6e circonscription qu’elle dirige depuis 17 ans, mais elle arrive troisième d’un trio qualifié au second tour. Avec seulement 29,60% des voix, elle est poussée vers la sortie par Arnaud Simion (Nouveau Front Populaire) qui obtient 34,03% des suffrages et la candidate RN Nadine Demange-Fierlej (30,92%). Devant cette défaite, elle décide de se retirer de la course, « car dans tous les cas l’issue ne me serait pas favorable, la différence de voix étant trop importante », précise-t-elle.
Ainsi, Ensemble perdra assurément la 6e et la 10e circonscription après le retrait des députées sortantes Monique Iborra et Dominique Faure. La majorité présidentielle ne pourra pas non plus prétendre à la 7e suite au désistement d’Élisabeth Toutut-Picard ni à la 8e sur laquelle Céline Laurenties-Barrere ne s’est pas qualifiée pour le second tour. Et elle se trouve en mauvaise posture sur la 9e circonscription dans laquelle Florian Delrieu, arrivé troisième, a décidé de se maintenir.
Il reste tout de même quelques espoirs aux représentants de la majorité présidentielle puisqu’ils arrivent deuxième dans la 1re, la 2e, la 3e et la 5e circonscription. Cependant, Elodie Hobet, Jean-Luc Lagleize et Corinne Vignon se retrouvent pris dans une triangulaire entre l’Union de la gauche et le Rassemblement National, tandis que Jean-François Portarrieu participera à un duel avec le RN Julien Leonardelli.
Pour le Rassemblement National, les résultats du premier tour de ces Législatives en Haute-Garonne, c’est carton plein. Si en 2022, le parti de Jordan Bardella n’était parvenu à ne qualifier qu’un seul candidat pour le second tour, dans la 8e circonscription, en 2024, ils sont présents dans toutes, excepté la 4e où il n’y aura eu qu’un tour. Une montée en puissance évidente mais qui restera difficile à transformer en députation tout de même. En effet, cinq d’entre eux participeront à des triangulaires où les réserves de voix sont très faibles. Ainsi, Lola Chambelin dans la 1re circonscription, Franck Khalifa dans la 2e, et Stéphanie Alarcon dans la 3e auront du mal à faire mieux qu’au premier tour où ils se sont classés troisièmes. De même, Caroline Beout sur la 9e et Caroline Falgas-Colomina sur la 10e, pourtant arrivées deuxièmes au premier tour, ne pourront pas espérer un éventuel report des voix de la majorité présidentielle, qui malgré une troisième place dans ces deux circonscriptions, a décidé de participer au second.
Le RN fonde tous ses espoirs sur la 5e et la 7e circonscription où Julien Leonardelli (RN) et Gaétan Inard (Les Républicains-Rassemblement National) sont en ballotage favorable. Cependant, le retrait de Sylvie Espagnolle (UG) dans la 5e et d’Elisabeth Toutut-Picard sur la 7e pourrait rebattre les cartes. Reste à savoir si un front républicain se mettra en place pour faire barrage au RN… Même interrogation sur la 8e et la 6e circonscription où les regards des candidats RN Loïc Delchard et Nadine Demange-Fierlej seront fixés sur les électeurs des candidates Ensemble Céline Laurenties-Barrere et de Monique Iborra au premier tour.
Des conjectures auxquelles vient s’ajouter l’inconnu du taux d’abstention…
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