Selon Climadiag Commune, Toulouse battra des records de chaleur en 2050. Cet outil de Météo France propose une synthèse des évolutions climatiques attendues pour chaque commune de France. Dans la Ville rose, le nombre de jours chauds et de nuits chaudes augmenteront significativement.
Toulouse a remporté « un triste record de chaleur cet été », comme le souligne Isabelle Hardy, membre du groupe d’opposition municipale Toulouse Écologiste, Solidaire & Citoyenne (TESC). En effet, elle est la ville dans laquelle les températures ont le plus augmenté en France cette année.
Le thermomètre a globalement gagné + 2,1 degrés en 2022 par rapport aux mesures enregistrées depuis les années 90, selon un bilan de Météo France. C’est également dans la Ville rose que le déficit pluviométrique a été le plus important (- 57%) sur le territoire national. Mais en 2050, ce sera bien pire.
Le groupe d’opposition municipale TESC a effectivement pu s’en rendre pleinement compte grâce à Climadiag Commune. Cet outil en ligne de Météo France permet d’accéder à une synthèse des évolutions climatiques attendues pour chaque commune. Les résultats pour la Ville rose sont pour le moins inquiétants.
Tout d’abord, la température moyenne annuelle pourrait gagner jusqu’à 2 °C d’ici le milieu du 21e siècle. Elle passerait par exemple de 21,3°C à 23,2°C en été. Les cumuls de précipitations pourraient par ailleurs continuer à baisser lors de cette saison. Ils seraient de 142 mm au lieu de 146 aujourd’hui.
Mais les chiffres les plus impressionnants concernent notamment le nombre de jours lors desquelles la température dépasse 35°C au cours de la journée. La ville de Toulouse passerait ainsi de deux jours chauds à sept d’ici 2050. Plutôt rares actuellement, ils seront donc rencontrés plusieurs fois par an.
Le nombre de jours en vague de chaleur, c’est-à-dire quand la température maximale quotidienne excède la normale de plus de cinq degrés pendant cinq jours, va aussi poursuivre son augmentation. D’après Climadiag Commune, il serait de huit d’ici le milieu du 21e siècle, contre un actuellement à Toulouse.
De même, le nombre de nuits lors desquelles la température ne descend pas en dessous de 20°C passerait de 13 à 34 d’ici 2050. « Dans les villes, souvent sujettes au phénomène d’îlot de chaleur urbain, l’accroissement du nombre de nuits chaudes exacerbera les problèmes sanitaires », précise Climadiag Commune.
C’est le cas de la Ville rose. Elle est en effet « potentiellement sensible au phénomène d’îlot de chaleur urbain », indique l’outil de Météo France. Pour Isabelle Hardy, ces chiffres sont « effrayants ». Elle déplore d’ailleurs que le maire de Toulouse « ne prenne pas la mesure » de cette situation d’urgence.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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