Le groupe d’opposition Métropole écologiste, solidaire et citoyenne (Mesc) demande à la Métropole de Toulouse de durcir le cahier des charges dans le cadre du renouvellement prochain de la concession de ses abribus.
À Bordeaux, les abribus se couvrent de toits végétalisés. À Strasbourg, leurs écrans numériques s’éteignent la nuit. À La Roche-sur-Yon, ils s’équipent de panneaux photovoltaïques. Et à Toulouse, qu’adviendra-t-il ? La question est posée par le groupe d’opposition Métropole écologiste, solidaire et citoyenne (Mesc) à la majorité métropolitaine puisque cette dernière s’apprête à renouveler la concession de ses abribus. Et ce, pour une durée de 15 ans.
« Que l’appel d’offre soit à nouveau remporté par l’entreprise spécialisée dans la publicité urbaine JCDecaux ou non, nous demandons que le cahier des charges se durcisse au regard des enjeux environnementaux et sociétaux actuels », insiste Isabelle Hardy, coprésidente du groupe Métropole, écologiste, solidaire et citoyenne. « Nous sommes conscients que cette concession rapporte de l’argent à la collectivité, mais à quel prix, si nous n’agissons pas maintenant pour le bien-être des concitoyens ? », questionne Hélène Cabanes, également élue dans le groupe d’opposition.
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La première demande des élus concerne les publicités affichées sur les plus de 1 600 abribus de la Métropole de Toulouse. Et notamment ceux installés aux abords des écoles et des collèges. « Il est essentiel d’arrêter de promouvoir certains produits agroalimentaires nocifs pour la santé, notamment afin de lutter contre l’obésité. De même, nous exigeons de supprimer les publicités qui mettent en avant des entreprises climaticides, tout comme celles à caractère sexiste », développe Hélène Cabanes.
« Dans le cas où les publicités ne seraient pas supprimées à proximité des établissements scolaires, la Métropole pourrait songer à faire passer d’autres messages, comme l’organisation d’événements culturels », donne pour exemple Isabelle Hardy. « La publicité peut être dangereuse, il faut oser le dire. C’est le rôle de la Métropole de reprendre la main sur les contenus publicitaires soumis aux habitants de ses 37 communes », ajoute Hélène Cabanes.
Dans un deuxième temps, les élus du groupe Mesc demandent à la Métropole que le cahier des charges oblige le futur concessionnaire à végétaliser les abribus du territoire. Ces derniers sont en effet « des lieux qui protègent les usagers des aléas climatiques, que ce soit du vent, de la pluie, ou du soleil », alors que les températures frôlent fréquemment les 40 degrés en été, explique Isabelle Hardy. « Il faut par exemple penser aux personnes âgées qui se déplacent dans Toulouse, une ville très minéralisée, pendant les épisodes de fortes chaleurs qui vont certainement s’accentuer dans les prochaines années », soutient Hélène Cabanes.
Cette mesure aurait un double objectif : favoriser la biodiversité en ville et créer des îlots de fraîcheur en période estivale. « Nous n’avons pas de demande précise concernant les plantes à utiliser car nous ne sommes pas des experts de la végétalisation en milieu urbain. Notre objectif est simplement de pousser les concessionnaires à être force de proposition en ce sens », précise la coprésidente du groupe d’opposition.
« Nous demandons que le concessionnaire trouve un moyen d’améliorer la sobriété énergétique des abribus de la Métropole », poursuit Isabelle Hardy. Dans ce cadre, les écologistes proposent de privilégier les dispositifs d’affichage et de publicité sur support papier, en remplacement des installations numériques. Ces derniers sont considérés comme « en total contresens avec les enjeux écologiques, au regard de leur consommation énergétique et des matériaux utilisés pour les produire », poursuit Hélène Cabanes : « Ils génèrent également une pollution lumineuse importante en ville, qui serait bien moindre avec des affiches en papier ».
Dans le cas où le futur concessionnaire souhaite continuer d’utiliser des panneaux lumineux, « il serait préférable de songer à les éteindre pendant la nuit, lorsque les bus ne circulent plus, dans un intervalle compris entre 23h et 6h du matin », propose Isabelle Hardy.
« La procédure de renouvellement de la concession pour l’exploitation des abribus sur le territoire est actuellement en cours. L’ensemble des discussions est donc confidentiel », tranche la Métropole. Toutefois, la collectivité assure que « les critères d’attribution de la concession des abris voyageurs ont été précisés dans l’avis d’appel public à concurrence. Ils portent sur le niveau des engagements juridiques pris par les candidats, la qualité de l’offre de service proposée, la qualité technique de l’offre, les pertinence, cohérence et optimisation de l’évaluation financière du projet notamment en terme de redevance ainsi que le niveau d’engagements des candidats en matière de politique environnementale et de stratégie de développement durable ».
Aucune information n’est donnée concernant la végétalisation des abribus. La Métropole se dit néanmoins « attentive à l’impact de la publicité à proximité des écoles. En tout état de cause, l’installation des abris-voyageurs devra être conforme au règlement local de publicité intercommunale (RLPI). Celui-ci permet d’assurer la protection du cadre de vie des Toulousains en veillant à la bonne intégration des publicités dans leur environnement », termine la collectivité.
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