L’aéroport de Toulouse-Blagnac réclame une compensation financière à l’État après les pertes subies durant la crise sanitaire. Cinq ans après le premier confinement, la plateforme aéroportuaire n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant Covid.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB) a saisi le tribunal administratif de Toulouse pour obtenir une compensation financière de l’État après les pertes enregistrées durant la crise sanitaire de 2020.
« Notre contrat nous permet de demander une compensation au titre des dommages que nous avons subis pendant la crise. Les discussions avec l’État n’ont pas abouti. Donc, nous avons saisi le tribunal administratif », a déclaré Philippe Crebassa, président du directoire d’ATB, dans un entretien à Ici Occitanie.
Bien que le trafic aérien ait retrouvé une certaine stabilité, l’aéroport toulousain peine à retrouver son niveau d’avant-crise. En 2024, il a accueilli 7,8 millions de passagers, contre 9,6 millions en 2019, une année marquée par trois mois de confinement. C’est un taux de reprise de 82%, en hausse de 0,5% sur un an.
Le trafic international a progressé de 6% et représente désormais 60% du volume total, contre 51% en 2019. En revanche, le trafic national est en recul de 7%, avec un taux de reprise limité à 65% par rapport à 2019. Paris demeure la destination la plus fréquentée avec 2,06 millions de passagers, bien que son poids dans le trafic global ait chuté de 33% à 26%, selon les chiffres dévoilés par la plateforme aéroportuaire début mars.
« Ce qui faisait notre force en 2019 est devenu notre talon d’Achille », souligne Philippe Crebassa. Avant la crise, la ligne Toulouse-Orly, exploitée par Air France, était la plus fréquentée d’Europe avec plus de deux millions de passagers par an. Aujourd’hui, ce chiffre a été divisé par deux.
Le développement du télétravail et de la visioconférence a engendré une recomposition de l’offre des compagnies aériennes. Air France a réduit les fréquences de la navette vers Orly et cèdera bientôt sa place à Transavia sur cette ligne. Pour sa part, EasyJet fermera sa base toulousaine à la fin du mois de mars, bien qu’elle continue d’opérer des vols.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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