Lancée au mois d’avril dernier à Toulouse, l’application Kéabot revend les produits cosmétiques et parapharmaceutiques invendus en pharmacie 30 à 50% moins cher, pour éviter le gaspillage.
Depuis le mois d’avril, l’application Kéabot lutte contre le gaspillage des produits parapharmaceutiques invendus dans les pharmacies de Toulouse. Basée sur le modèle de la plateforme “To good to go”, elle propose de nombreuses références à prix cassé, allant de 30 à 50% de réduction par rapport au prix initial.
« Concrètement, les pharmaciens utilisent Kéabot pour mettre à la vente des cosmétiques, des soins, des huiles essentielles, des compléments alimentaires, des produits pour nourrissons ou pour l’hygiène, etc. dont la date de péremption approche (moins de trois mois), qui sont en surstock ou dont le packaging est abîmé », résume le fondateur de la start-up Arnaud Mallinger. Sept mois après son lancement, Kéabot compte plus de 3 500 utilisateurs à Toulouse, Montpellier, Marseille, Bordeaux, Strasbourg et Lille. « L’objectif est de se développer dans toute la France », poursuit le Toulousain.
“Kéa” signifie “soin” en japonais et “bot” fait référence au système d’achat automatisé. « Assemblé, je trouvais que le nom sonnait bien », sourit Arnaud Mallinger. Tout passe en effet par l’application, téléchargeable sur Google Play et App Store. Dans un premier temps, l’utilisateur renseigne le nom de la ville dans laquelle il habite. Kéabot bénéficie d’une centaine de pharmacies partenaires, dont une vingtaine dans la Ville rose. Arnaud Mallinger souhaite multiplier ce nombre par cinq avant le mois de mars 2023.
L’application répertorie ensuite tous les produits disponibles dans les officines alentours, dans un rayon allant de 2 à 25 kilomètres. L’utilisateur peut également chercher des références dans les catégories suivantes : aromathérapie, bébé, cheveux, compléments alimentaires, cosmétiques, homme, hygiène, maquillage, minceur, phytothérapie, santé, sexualité, sport ou vétérinaire.
« Chaque vente est validée par un pharmacien avant sa mise en ligne sur l’application. De plus, nous mettons à disposition des utilisateurs des fiches descriptives pour chaque produit. Elles indiquent les contenances, les propriétés, les ingrédients, et même les quantités d’émissions de CO2 économisées grâce à l’achat », détaille le fondateur de Kéabot.
Une fois le panier rempli, il suffit de procéder au paiement. Puis, l’utilisateur va chercher ses achats en click and collect à la pharmacie, grâce à un numéro de commande reçu par mail. « Il est possible de réaliser un seul paiement pour plusieurs produits proposés dans des officines différentes, mais c’est à l’acheteur de se rendre dans chacune d’entre elles pour les récupérer », précise Arnaud Mallinger.
Selon une étude de l’Observatoire E.Leclerc, près de six Français sur dix renoncent régulièrement à acheter un produit d’hygiène pour des raisons financières. L’ambition de Kéabot est ainsi de rendre accessible au plus grand nombre les produits de qualité proposés en parapharmacie, dont les coûts sont souvent plus élevés que ceux vendus en grandes surfaces.
De l’autre côté, les pharmacies gagnent ainsi à se faire connaître par une clientèle qui n’est pas habituée à se rendre dans les officines pour acheter des produits cosmétiques, par exemple. De plus, elles bénéficient d’un flux additionnel de clients, qui procèderont peut-être à l’achat d’une autre référence proposée dans leurs rayons. Ceci, sans avoir à recourir à un abonnement, puisque Kéabot se rémunère uniquement grâce à un pourcentage de commission déduit sur les ventes réalisées via l’application.
Le second objectif de l’application toulousaine est de réduire drastiquement le gaspillage des produits invendus en pharmacie, alors que « près de quatre tonnes de crèmes cosmétiques sont jetées chaque jour sur le territoire national », s’indigne Arnaud Mallinger, « soit l’équivalent en émission de CO2 d’un aller-retour entre la France et l’Australie ». Ce gaspillage, l’entrepreneur âgé de 32 ans y est sensible depuis qu’il est enfant. Son père était en effet employé dans la grande distribution et lui faisait déjà part des grandes quantités de produits, alimentaires ou non, qui étaient régulièrement jetées. Arnaud Mallinger est également diplômé de la faculté de pharmacie de Toulouse. Durant ses stages dans les officines, il a plusieurs fois remarqué que de trop nombreuses références terminaient à la poubelle uniquement car elles peinaient à être vendues.
La création de l’application fait aussi écho à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), qui interdit, depuis le 1er janvier 2022, l’élimination des produits non alimentaires invendus, afin de favoriser le recyclage ou le don en faveur d’associations. « La promulgation de cette loi a permis de justifier le lancement de Kéabot en début d’année, en proposant une alternative supplémentaire aux officines », termine Arnaud Mallinger.
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