Le mouvement Archipel Citoyen, qui avait fait sensation lors des élections municipales de 2020 à Toulouse, continue sa mue. Ses membres ont annoncé ce jeudi 8 juin, la création d’un parti politique pour se lancer dans la course au Capitole en 2026.
Une grande étape dans la vie d’Archipel Citoyen : le collectif créé par des habitants de Toulouse à l’occasion les élections municipales de 2020 fonde son parti politique au sens propre du terme. Les porte-paroles Lola Benegui et Arnaud Rivière l’ont annoncé ce jeudi 8 juin. L’objectif étant de solidifier et de mieux structurer leur mouvement, tout en gardant leur identité originelle, et leurs objectifs strictement locaux (Toulouse et sa métropole).
L’expérience de 2020 a laissé des traces. En effet, la liste présentée alors sous le nom “Archipel Citoyen”, n’était presque constituée que de personnalités politiques qui, à grand coup de tractations, avaient investi le mouvement pour finalement s’en emparer. « C’est sûr qu’on était le véhicule idéal pour certains. Désormais on veut garder notre véhicule autonome et contrôler qui monte dedans », lâche Arnaud Rivière. Pour ce faire, il ne sera pas possible d’adhérer au parti en étant déjà encarté dans un autre, ceci pour limiter « l’entrisme ».
Le mouvement affirme sa volonté de grandir, de s’affirmer mais aussi de se différencier. « Nos valeurs sont de gauche mais nous ne sommes pas un parti classique, nos enjeux sont locaux. Nous voulons discuter d’égal à égal avec nos partenaires, les partis de gauche principalement mais nous sommes autonomes », insiste les porte-paroles d’Archipel Citoyen. À noter que les habitants de la métropole pourront également adhérer au parti, même s’ils ne votent pas à Toulouse.
Archipel Citoyen va donc se scinder en deux, pour deux stratégies distinctes. Le parti politique aura pour but de se solidifier afin de préparer au mieux les élections municipales de 2026 ainsi que la liste qui s’y présentera. Les modalités et les caractéristiques de cette dernière sont toujours en discussion. La démocratie est au cœur d’Archipel Citoyen, chaque adhérent pourra ainsi participer aux décisions du parti ; néanmoins, les choix politiques et stratégiques devraient être réservés à un noyau plus restreint, « ceux les plus à même de prendre des décisions » explique Arnaud Rivière.
Préparer 2026. Cela commence dès maintenant dans les grandes lignes. Le tirage au sort pourrait à nouveau être un mode de désignation des candidats de la liste municipale assurant la diversité de la société toulousaine. Cependant, pour diriger Toulouse, la quatrième ville de France avec près de 500 000 habitants, l’inexpérience de ces citoyens ainsi désignés avait déjà posé question en 2020.
Pour rassurer, Arnaud Rivière précise que certains membres d’Archipel Citoyen « commencent à cumuler une bonne expérience politique. Des gens expérimentés peuvent aussi nous rejoindre d’ici là, nos portes sont ouvertes, mais à nos conditions ». Pour le moment, le parti, qui se lance à peine, compte une trentaine d’adhérents. En 2020, durant la campagne municipale, le mouvement en comptait environ 1 500. « Pour faire fonctionner correctement le parti, il nous faudrait au moins 100 personnes actives d’ici la fin de l’été », explique le parti.
La seconde partie d’Archipel Citoyen sera constituée de l’association. « Nous allons continuer à mener des actions autonomes de terrain, à la rencontre des citoyens. Nous poursuivons aussi nos réflexions sur des sujets locaux, comme la réduction des gaz à effet de serre, les prisons, les inégalités ou autre », détaille Arnaud Rivière. Et de poursuivre : « Certaines de nos idées et de nos méthodes participatives ont été reprises par la majorité municipale, c’est donc la preuve que notre travail mène à de bonnes propositions. » Pour informer les Toulousains sur ses intentions, Archipel Citoyen organise une grande rencontre et un temps d’échange à la Prairie des Filtres, le 24 juin prochain.
Florian LEFEBVRE
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