Camille Magre et Soël Maincent ont lancé Boc’Alenvers, une conserverie toulousaine anti-gaspillage alimentaire et solidaire. Ils proposent des conserves élaborées à partir de fruits et légumes invendus et comptent bientôt embaucher des personnes éloignées de l’emploi pour les aider dans leur réinsertion professionnelle.
« Donnez du sens à votre gourmandise ». Voici ce que proposent les Toulousains Camille Magre et Soël Maincent avec Boc’Alenvers. Cette conserverie associative, installée au sein du tiers-lieu “La Bouillonnante” à Soupetard, vend des conserves artisanales conditionnées dans des bocaux en verre. Mais celles-ci ne sont pas élaborées avec n’importe quels produits.
Ces conserves sont en effet confectionnées à partir de fruits et légumes invendus dans les supermarchés. « Pour le moment, nous récupérons chaque semaine entre 15 et 25 kg de denrées auprès du Carrefour Market de Toulouse Compans. Mais nous comptons varier les points de récupération à l’avenir », précise Soël Maincent.
Un an après le lancement de leur projet, Camille Magre et Soël Maincent ont d’ores et déjà réussi à transformer 300 kg de fruits et légumes en pickles, tartinades, confitures, chutneys, sauces… En tout, ils ont mis au point une quarantaine de recettes salées et sucrées différentes, adaptables en fonction des saisons et des denrées récupérées.
« Nous proposons des classiques, mais aussi des associations originales », souligne le cofondateur de Boc’Alenvers. Parmi leurs recettes : une confiture à base de pomme, carotte et bergamote ou une tartinade curry légumes. Leurs conserves sont actuellement en vente dans les épiceries zéro déchet Ceci & Cela et Les Tarées du Vrac à Toulouse.
Avec Boc’Alenvers, Camille Magre et Soël Maincent n’ont pas seulement pour objectif de lutter contre le gaspillage alimentaire. Ils veulent en effet également aider des personnes qui rencontrent des difficultés de retour à l’emploi. Leur conserverie sera ainsi le support d’un atelier et chantier d’insertion.
« Nous allons embaucher des personnes en situation de précarité et leur proposer un accompagnement personnalisé pour faciliter leur réinsertion professionnelle. Nous les accompagnerons jusqu’à ce qu’elles trouvent un emploi durable ou une formation », détaille Soël Maincent. Les deux Toulousains comptent embaucher quatre personnes éloignées de l’emploi dès l’année prochaine.
Camille Magre et Soël Maincent, âgés respectivement de 26 et 31 ans, n’étaient pas du tout destinés à se lancer dans un projet de conserverie. Anciens ingénieurs, ils ne travaillaient effectivement pas dans le milieu de la restauration. Mais comme beaucoup de jeunes en quête de sens au travail, ils ont décidé de quitter leur précédent emploi.
« Nos métiers ne nous motivaient pas assez. Nous avions du mal à trouver du sens par rapport à nos valeurs écologiques et sociales », explique Soël Maincent qui est d’ailleurs le premier des deux à avoir démissionné. Il est aussi celui qui a eu l’idée de monter une conserverie. « J’ai vu des amis d’enfance lancer un tel projet à Annecy. J’ai eu envie de faire pareil », confie Soël Maincent.
Le jeune homme contacte alors Camille pour lui proposer de l’accompagner dans ce projet de conserverie solidaire. Si Soël a pensé à elle, c’est parce qu’ils partagent une passion commune : la cuisine. « Lorsque nous vivions dans la même colocation, nous cuisinions beaucoup ensemble. Nous nous sommes bien amusés à le faire pour nos colocataires et nos familles. Cela fonctionnait bien », raconte Soël Maincent.
Ce projet attire Camille qui décide de quitter à son tour son emploi. Cela fait donc un an maintenant que la conserverie solidaire des deux anciens colocataires poursuit son petit bonhomme de chemin. Mais leur projet va bientôt entrer dans une nouvelle phase.
Soël et Camille ont en effet lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule en septembre. L’objectif : pouvoir investir dans du matériel de cuisine professionnel, notamment une machine pour filtrer la pulpe des végétaux. « Nous voulons pouvoir démarrer la conserverie dans les meilleures conditions possibles », indique Soël Maincent.
Leur campagne de financement participatif est un succès. Ils ont en effet atteint plus de 160 % de l’objectif. « Au lancement de la cagnotte, nous étions dans une interrogation totale au sujet de sa réussite ou non. Mais la campagne fonctionne très bien », sourit Soël Maincent. Il reste encore quelques jours pour y participer. Leur campagne de financement se termine le 7 novembre prochain.
Commentaires
Mathieu le 22/02/2025 à 19:16
Il y a-t-il des points de collecte pour récupérer les fruits et légumes abimés ?