Après avoir démissionné de son poste de directeur musical de l’Orchestre national du Capitole, et avoir quitté le théâtre du Bolchoï à Moscou quelques jours après le début du conflit en Ukraine, le chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev fait son grand retour à la Halle aux grains de Toulouse ce jeudi 17 novembre pour un concert.
Le chef d’orchestre originaire de Russie, Tugan Sokhiev, revient à Toulouse ce jeudi 17 novembre pour un concert événement organisé à la Halle aux Grains. Il interprétera la Symphonie numéro 8 du compositeur autrichien Anton Bruckner, qu’il définit dans les colonnes de la Dépêche du midi comme une œuvre “sans fin… comme la vie”, et comme son amour pour la Ville rose qu’il a décidé de quitter au mois de mars dernier, quelques jours après le déclenchement par la Russie de la guerre en Ukraine.
En effet, le directeur musical de l’Orchestre national du Capitole avait décidé de quitter ses fonctions au début du mois de mars dernier. Ne pouvant pas choisir entre ses “musiciens russes” et ses “musiciens français”, le chef d’orchestre avait dans le même temps renoncé à son poste au Théâtre du Bolchoï à Moscou.
Quelques jours plus tôt, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc avait prié Tugan Sokhiev de s’exprimer sur le conflit ukrainien. Demande à laquelle il n’a jamais répondu clairement. Mais il écrivait sur ses réseaux sociaux : « J’ai besoin de dire la chose la plus importante : je n’ai jamais soutenu et je serai toujours contre tout conflit, sous quelque forme que ce soit. Remettre en question mon désir de paix et penser que moi, en tant que musicien, je pourrais soutenir autre chose que la paix sur notre planète, est choquant et offensant ».
Suite au départ anticipé du musicien – dont le contrat devait se terminer au mois de juin 2022 – Jean-Luc Moudenc s’était dit “attristé”, avant d’ajouter : « Nous n’avons jamais attendu ou, pire, exigé de Tugan qu’il fasse un choix entre son pays natal et sa ville de cœur, Toulouse. Cela n’aurait eu aucun sens. Pour autant, il était impensable d’envisager qu’il reste silencieux face à la situation de guerre, tant vis-à-vis des musiciens que du public et de la collectivité. Ce soir, je prends acte que le seul parti qu’il prend, en conscience et connaissance de cause, est celui de la musique ».
Aujourd’hui de retour dans la Ville rose pour, justement, montrer à nouveau sa passion pour la musique, Tugan Sokhiev a l’impression de renouer les liens « avec une grande famille ». « Avant de commencer le travail, j’ai remercié les musiciens pour leur gentillesse et leur soutien ; pour tous les messages qu’ils m’avaient envoyés durant cette période si difficile. Et puis, je leur ai dit que tout cela était derrière nous et que nous étions là, ensemble, pour faire de la musique », explique-t-il au média local.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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