Le RER toulousain va-t-il voir le jour grâce à un coup de pouce de l’État ? Le président de la République a annoncé vouloir développer un RER dans 10 métropoles françaises. Si la liste de ces villes n’est pas encore précisée, l’opposition métropolitaine appelle Jean-Luc Moudenc « à se manifester très rapidement » pour que Toulouse en fasse partie.
Son annonce était pour le moins inattendue. Emmanuel Macron, le président de la République, a annoncé, dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube ce dimanche 27 novembre, que l’État allait soutenir la création d’un Réseau express régional (RER) dans 10 métropoles françaises.
« Pour tenir notre ambition écologique, je veux que l’on se dote d’une grande ambition nationale : qui est dans dix grandes agglomérations, dix grandes métropoles françaises, de développer un réseau de RER, de trains urbains. C’est se dire, au fond, que le RER ce n’est pas que Paris », explique le président de la République.
Emmanuel Macron n’a pas cité quelles villes seraient précisément concernées par ce projet. Pour autant, le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a donné quelques précisions au micro de RMC.
« Il n’y a pas de liste qui est encore déterminée. Mais des projets ont déjà démarré ces derniers mois à Lille, à Strasbourg où il y a un projet très avancé, soutenu par l’État, la Région, la Métropole qui sera lancé dans les prochaines semaines », a-t-il précisé avant de poursuivre : « Des projets sont déjà relativement mûrs. J’ai évoqué Strasbourg. Il y a Bordeaux et Toulouse par exemple aussi ».
Pour rappel, le projet de RER toulousain était au point mort ces dernières années. Mais depuis le mois d’octobre les différentes parties prenantes ont montré leur volonté d’avancer sur ce dossier. Ces dernières semaines, elles ont même trouvé un accord pour discuter d’une première phase du RER toulousain comme l’a proposé l’association Rallumons l’Étoile.
Cette dernière comprendrait notamment la mise en service de six lignes de RER cadencées toutes les 30 minutes de 5h à minuit. Rallumons l’Étoile vient d’ailleurs de lancer une enquête sur la possibilité de mettre en place ce projet. Son objectif : « rendre le RER concret pour le grand public, tout en alimentant les réflexions des acteurs décisionnaires ».
L’opposition municipale, qui est pour le projet du collectif, appelle ainsi « Jean-Luc Moudenc à se manifester très rapidement pour que Toulouse fasse partie de cette liste » des 10 métropoles où pourraient être développées un RER. « Il est plus que temps de sortir de l’immobilisme sur ce dossier majeur », estime l’opposition.
S’il a récemment accepté de discuter du projet avec les autres parties prenantes, le maire reste toutefois prudent. Il a en effet déclaré sur BFM TV : « On me dit que ça rapporterait peu de voyageurs, que ça coûterait très cher à l’investissement, très cher au fonctionnement. On ne sait pas d’ailleurs qui va payer ».
Selon le maire de Toulouse, « il faut travailler davantage » sur ce projet. Il ajoute d’ailleurs : « Le Conseil régional est détenteur de la compétence ferroviaire. Il dit qu’il a des moyens financiers limités, ce qui est vrai. Si l’État vient financer, cela peut être une solution intéressante ». Jean-Luc Moudenc attend donc « un engagement financier » de sa part.
Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, a aussi indiqué, sur France Info, espérer des « actes concrets ». Mais elle salue l’initiative d’Emmanuel Macron : « Je prends l’annonce du président de la République comme une réponse à l’appel des présidents de Régions à un “New Deal ferroviaire” ».
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