Dans un rapport public, la Cour des comptes pointe le manque de concertations entre la Métropole et la Région à propos de la 3e ligne de métro de Toulouse.
La Cour des comptes a publié en mars un rapport public annuel de plus de 500 pages sur la décentralisation. Elle y dresse un bilan de son fonctionnement “40 ans après”. Dans une partie concernant “une imbrication qui rend difficile la mesure de la qualité des services rendus”, elle prend un exemple dans la Ville rose comme révélatrices des difficultés de coordination des actions des collectivités territoriales.
« La Cour des comptes a estimé que l’investissement réalisé par la Métropole de Toulouse pour la construction de la troisième ligne du métro de Toulouse a été conduit sans concertation suffisante avec la Région, alors qu’un flux important de voyageurs à transporter réside hors du ressort de la Métropole », écrit l’institution.
Et de poursuivre : « Quand bien même cette situation a cessé et que les acteurs publics locaux portent désormais ensemble les projets de mobilité, cet exemple montre également que l’incohérence des périmètres d’intervention des collectivités territoriales ou de leurs groupements peut conduire à la réalisation d’équipements qui ne répondent pas parfaitement aux besoins de la population. »
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a eu connaissance du rapport de la Cour des comptes. Il a adressé une longue réponse à l’institution, publiée dans le document. L’élu rejette les accusations sur le manque de concertation à propos de la troisième ligne de métro de Toulouse, dont la construction a débuté en décembre.
« La Cour revient sur un prétendu défaut de concertation avec la région. Il n’en est rien. Le projet de troisième ligne de métro et la définition de son tracé ont été conçus, dès l’origine, en collaboration avec la Région. La complémentarité recherchée avec le réseau TER a ainsi permis une amplification de l’effet du métro au-delà de son corridor. Cela se concrétise notamment par la création de cinq points de correspondance avec le réseau ferroviaire », écrit l’édile qui précise que la Région contribue au financement du métro.
« De plus, cette coordination avec la Région existe en matière tarifaire comme dans les réflexions prospectives », note l’élu, rappelant notamment l’acceptation du titre urbain dans les TER entre Toulouse et Colomiers.
« D’autre part, pour anticiper les réponses aux enjeux de mobilité du territoire, l’État, la région Occitanie, le département de la Haute-Garonne, Toulouse Métropole et Tisséo conduisent, depuis plusieurs années, une démarche partenariale prospective, tous modes de transports confondus, en s’appuyant sur des modélisations aux horizons 2030 et 2040 », selon Jean-Luc Moudenc. « Il s’agit d’une méthode dont l’objectif est de construire une vision partagée des mobilités à l’échelle de l’aire urbaine toulousaine. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires