Moins reconnus que leurs voisins japonais ou coréens, les arts martiaux chinois tentent de se faire une place dans le paysage des sports de combat en France. À Toulouse, la Wulin Association offre à ses adhérents l’opportunité de pratiquer ces disciplines parmi lesquelles le sanda, la boxe chinoise.
Les arts martiaux chinois ont encore un long chemin à parcourir avant d’arriver au niveau de popularité de leurs voisins japonais et coréens. Judo, karaté, taekwondo ou jiu-jitsu, ces sports ont une plus grande reconnaissance aux yeux du grand public que le wushu, terme regroupant l’ensemble des arts martiaux chinois. Pourtant, à Toulouse, la Wulin Association enseigne et développe le taolu et le sanda, deux de ces disciplines.
Le taolu, d’abord, est avant tout une performance artistique issue de rituels guerriers. Le taolu moderne est donc une chorégraphie sportive, à l’image des katas au judo ou au karaté. Cette discipline peut être pratiquée seul ou en groupe, à mains nues ou avec une arme comme le bâton, le sabre ou l’épée. « Il s’agira de réaliser des saltos, des 360 pour retomber en grand écart… Bref, des enchaînements de figures acrobatiques, présentés de manière sportive, compétitive », explique Thomas Da Cruz, membre de la Wulin Association.
L’autre discipline, le sanda, est un sport de combat, plus communément appelé la boxe chinoise. Cette pratique se base sur les mouvements des arts martiaux chinois, et se caractérise principalement par trois types de coups : les coups de poings, les coups de pieds et les projections. Ces dernières permettant de différencier le sanda des autres types de boxes. « Un combattant peut venir saisir les membres de l’adversaire pour tenter de le faire chuter et marquer des points. Points gagnés si toute autre partie du corps, excepté les pieds, touche le sol », poursuit Thomas Da Cruz. Un combat de sanda est court et intense, avec trois rounds de deux minutes chacun. Le premier combattant qui remporte deux rounds gagne le duel.
La Wulin Association cherche à promouvoir et à développer les arts martiaux chinois et ses athlètes à Toulouse. Créé il y a une dizaine d’années, le club ne cesse de grandir, jusqu’à atteindre aujourd’hui la cinquantaine de licenciés de tous âges.
Un homme a changé la pratique des arts martiaux chinois dans la région : Hou Lin. Pendant 12 ans, il a pratiqué le wushu taolu au niveau professionnel, remportant de nombreux titres, dont celui de champion de Chine en 2008. Hou Lin a rejoint la Wulin Association en 2011, puis a pris les rênes de l’équipe de France en 2015. Depuis toutes ces années, il inculque aux combattants toutes ses connaissances et son expérience en matière d’arts martiaux chinois. « Il nous enseigne la rigueur, le travail, le respect… Des valeurs typiques de la culture chinoise. C’est quelque chose d’extrêmement intéressant et valorisant », raconte Thomas Da Cruz.
Avec un tel entraîneur, les résultats n’ont pas tardé à arriver à la Wulin Association, avec deux 5e et une 7e places obtenues par deux de ses élèves, Josépha Yang et Loan Drouard, lors des championnats du monde de wushu 2019, qui se déroulaient à Shanghai. Des performances remarquables pour des athlètes européens, alors que le haut du classement est généralement monopolisé par les Asiatiques.
Au niveau national, la Wulin Association s’est imposée comme une référence des arts martiaux chinois, notamment lors du dernier Championnat National de sanda, à Vitrolles les 9 et 10 avril 2022. Avec six médailles remportées, dont trois en or, le club toulousain est rentré des Bouches-du-Rhône les poches remplies de breloques. Le titre le plus prestigieux est celui de Rachid Hamel, membre de l’équipe de France, qui a obtenu l’or en sanda moins de 70 kilos. Mathilde Etienne, avec l’argent, et Anne-Marie Tobie, avec le bronze, ont toutes deux également performé durant cette compétition. Enfin, en sanda light, une version plus technique et moins violente de la boxe chinoise, deux athlètes, Laurent Dat et Marc Godiveau, ont remporté le titre de champion de France dans leurs catégories de poids respectives. « Ce sont des compétiteurs qui ont débuté cette année. Pour nous, c’est très valorisant, ça veut dire qu’ils ont appris très vite, qu’ils se sont beaucoup investis, et leurs résultats le prouvent », se félicite Thomas Da Cruz.
Outre les compétitions traditionnelles, la Wulin Association propose également du wushu de loisir et de bien-être. « Par cette approche plus récréative de cet art martial, nous travaillons sur le développement personnel, la maîtrise de soi, la maîtrise de son corps et de certains mouvements », précise Thomas Da Cruz.
Elioth Salmon
Commentaires