Une vingtaine d’associations, rassemblées dans un collectif, protestent contre l’interdiction récurrente de manifester dans le centre-ville de Toulouse. Elles dénoncent un “précédent dangereux pour les libertés”.
Un sentiment d’incompréhension. Une vingtaine d’associations*, rassemblées dans un collectif, ont adressé une lettre au préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, afin de protester contre l’interdiction récurrente de manifester dans le centre-ville de Toulouse.
Lettre ouverte à @PrefetOccitanie sur les interdictions systématiques de #manifestation au centre-ville de #Toulouse. pic.twitter.com/a0jFQ3tBp7
— LDH Toulouse (@LDHtoulouse) March 30, 2022
« Le samedi 12 mars, les associations appelant à une manifestation pour le climat étaient interdites de manifester dans le centre-ville de Toulouse, et leur cortège cantonné aux boulevards. Cette situation est loin d’être isolée. Depuis mi-juillet, durant 43 jours, les manifestations se sont vues interdites dans le centre de Toulouse », relatent les associations.
Le collectif s’interroge sur les arguments expliquant ses interdictions. Ils rapellent que « Depuis mi-juillet, un seul samedi n’a fait l’objet d’aucune interdiction de manifestation : le 09 octobre, à l’occasion de la Marche des Fiertés. Manifestation qui a été menacée, elle aussi, d’interdiction ».
Les associations notent que « les justifications à ces interdictions fluctuent. Parfois en raison du contexte épidémique, parfois sur le contexte économique (les soldes par exemple), le non-respect supposé des gestes barrière, ou encore l’absence de déclaration. Pourtant, l’émotion légitime provoquée par la guerre en Ukraine a bien permis des manifestations spontanées, revendicatives, et pour certaines non déclarées, en centre-ville. » Ce serait la preuve que « c’est bien l’objet de ces manifestations qui pose un problème, et non leur localisation ».
« Enfin, ces interdictions tombent bien trop souvent un jour à peine avant la manifestation prévue, rendant pratiquement impossible un recours devant le tribunal administratif », regrettent encore les associations.
« En interdisant ou voulant interdire, de façon systématique, les rassemblements en centre-ville, pendant une durée si longue, vous créez un précédant dangereux pour nos libertés, alors que vous en êtes le garant », estime le collectif. Ce dernier demande « la liberté de manifester en tout point de Toulouse, y compris au centre-ville, et en particulier sur la place du Capitole et la place Saint-Etienne.
*Organisations signataires : ANV COP 21- Alternatiba Midi-Pyrénées – Amis de la Terre Midi-Pyrénées Collectif Axe vert de La Ramée – Amnesty International Midi-Pyrénées- CNRR 31 – CNT 31 Extinction Rébellion Toulouse-France Nature Environnement Midi Pyrénées- FSU 31 – FNEC FP FO Fondation Copernic 31 – Heure Bleue – LDH Toulouse Mouvement de la Paix Comité 31 Non au Gratte-ciel de Toulouse – SNJ Midi-Pyrénées-Solidaires 31- Université populaire de Toulouse
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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