Que ce soit au sujet des écoles, de la sécurité ou bien du projet de RER toulousain, les élus de la majorité et de l’opposition se sont encore confrontés lors du conseil municipal de Toulouse ce vendredi 29 septembre.
La conférence de presse du groupe de la majorité Aimer Toulouse laissait présager un conseil municipal houleux ce vendredi 29 septembre. Cela n’a pas loupé. Face à une majorité qui a dénoncé les prises de position « de plus en plus radicales » des conseillers municipaux Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et ceux de la France Insoumise (LFI), Antoine Maurice, président du groupe Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (TESC), a déploré lors des propos liminaires « une stigmatisation de l’opposition ». « À mi-mandat, au bout de neuf ans d’exercice, vous n’avez donc rien à dire sur la politique que vous menez ? Juste des outrances et des caricatures pour masquer le vide de votre action », lance l’élu écologiste. Pour appuyer ses propos, il a ainsi pris en exemple, conseil municipal de rentrée oblige, la rénovation des écoles à Toulouse.
« Vous avez beau communiquer sur l’éducation qui serait la première de vos priorités, nous ne sommes pas dupes. L’immense majorité des Toulousains sont aujourd’hui scolarisés dans des écoles vieillissantes avec des bâtis parfois dans des états de vétusté avancé », relève Antoine Maurice avant de renouveler sa demande : « Mettre en place un grand plan d’investissement pluriannuel pour la rénovation des écoles ». Agathe Roby, membre du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC) le rejoint et déplore par ailleurs le manque de personnels « que ce soit les ATSEM, les agents techniques ou les animateurs » et de végétalisation dans les établissements scolaires. « Si on vous écoute, elles sont toutes comme votre nouvelle école vitrine Émilie Du Châtelet (présenté par la Mairie comme « un modèle d’éco-construction particulièrement performant », NDLR). Alors que dans le monde réel, les cours végétalisées ne représentent qu’un dixième des écoles », indique-t-elle avant de dénoncer « une communication mensongère et insupportable ».
Et Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, de lui répondre : « Tout ce que vous dites sur les écoles est contraire à la vérité. Jamais une municipalité n’a autant agi dans l’histoire de Toulouse », assure-t-il. L’adjoint au maire, Pierre Esplugas-Labatut, rappelle ainsi que « pas moins de 340 millions d’euros ont été investis pour les écoles sur le mandat actuel, soit deux fois et demi plus que sur la période 2008-2014 ». « Nous n’avons donc pas attendu que vous déclariez cette intention de plan pluriannuel de rénovation des écoles. Quand vous dites qu’il est temps de s’attaquer au problème de vétusté de certaines écoles, cela fait neuf ans que nous y travaillons », indique le maire à l’intention d’Antoine Maurice. Il poursuit : « Cette outrance que vous adoptez depuis quelques mois ne sert donc pas la vérité, elle entretient la confusion ». Et Pierre Esplugas-Labatut de dénoncer au passage l’Observatoire des écoles, lancé par TESC en décembre dernier face à « la vétusté des locaux », qu’il juge être « un organe politisé et de propagande ».
Autre sujet qui a quelque peu divisé opposition et majorité lors de ce conseil municipal : la sécurité à Toulouse. Pour rappel, une fusillade a éclaté à Empalot dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 septembre et fait un mort. « Elle a eu lieu peu après que ce soit tenu une réunion à l’initiative de la Mairie sur les problématiques de sécurité qui a été jugée très positive et constructive par tous ceux qui y ont participé, notamment les habitants du quartier », rapporte Jean-Luc Moudenc. Antoine Maurice n’est pas de cet avis. « Lors de cette réunion, les représentants de votre majorité se sont autosatisfaits de ce qui était mis en place : les caméras, le nombre de policiers municipaux… Loin de répondre aux préoccupations exprimées par les habitants », juge l’élu qui considère par ailleurs que « face au trafic de drogue, les postures martiales et sécuritaires sont vaines ».
Mais il note toutefois que le maire « a évolué sur ce dossier » et salue la tribune signée par Jean-Luc Moudenc parue dans Le Monde. « Elle apporte des pistes intéressantes », reconnaît l’élu d’opposition. « Avec cette tribune, nous avons voulu exprimer un cri d’alarme et interpeller l’Etat sur la nécessité de mettre en place un nouveau plan national adapté de lutte contre le trafic de drogue », explique le maire qui constate « la multiplication des règlements de comptes » dans plusieurs quartiers. « Malgré ce qui est engagé par chacun des acteurs de la chaîne de sécurité, de trop nombreux Toulousains sont encore en situation de victimes », regrette Vincent Gibert, membre du Parti Socialiste, qui appelle le maire « à aller au-delà de ce qu’il a engagé » et à « organiser un grand séminaire municipal sur cet enjeu ». Jean-Luc Moudenc répond : « C’est un sujet sur lequel nous sommes investis. Notre majorité est celle qui a fait le plus en matière de sécurité. Pour autant, il y a encore beaucoup à faire eu égard à ce qu’est devenue notre société », souligne-t-il.
Le RER toulousain, après qu’Emmanuel Macron ait récemment annoncé le financement de 13 projets de RER métropolitains, est évidemment revenu sur la table en ce début de conseil municipal. Agathe Roby a ainsi salué « une bonne nouvelle à condition que M. Macron mette davantage la main à la poche »… avant de questionner Jean-Luc Moudenc. « Bien que votre conversion au RER soit fort tardive, seriez-vous prêt avec nous, dans la concertation avec tous les acteurs concernés, à demander à M. Macron un financement à la hauteur nécessaire ? Seriez-vous prêt à prouver votre sincérité sur ce dossier en annonçant combien vous seriez prêt à consacrer à ce projet ? », l’interroge-t-elle. Questions auxquelles le maire a répondu en partie. « Cela fait des mois que j’explique que si nous voulons financer des RER, il faudra que l’Etat mette davantage de moyens financiers », conclut-il sans préciser les investissements que la Mairie pourrait elle engager.
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