Au cœur de l’Université Capitole, un département change d’identité et de nom et devient : l’école de Droit de Toulouse. Ce qui implique plusieurs changements que les étudiants pourront découvrir au cours des prochaines années. Mais en quoi cela consiste ? Et pourquoi opérer ce changement aujourd’hui ? Pour répondre à toutes ces questions, Mathieu Poumarède, doyen de l’école de Droit, s’est confié au Journal Toulousain. Interview.
Mathieu Poumarède, l’école de Droit de Toulouse a récemment changé de nom et de statut. Pourquoi avoir opéré ce changement, et qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Au départ, notre nom était « Faculté de Droit et Sciences Politiques ». Nous faisions partie des UFR, un statut que nous partagions avec d’autres départements de l’université. Ce nom reflétait un héritage historique. Cependant, avec l’intégration de Sciences Po Toulouse dans l’Université Toulouse Capitole, il est devenu pertinent de redéfinir notre identité. Sciences Po a désormais son propre espace, et la majorité de notre personnel enseignant-chercheur se concentre sur le droit. En conséquence, nous avons décidé de nous recentrer sur cette spécialité en modifiant notre nom pour devenir l’École de Droit de Toulouse. Cela permet de clarifier notre position au sein de l’université et de mieux nous distinguer.
Cela signifie-t-il un changement de statut, avec plus d’autonomie et une réorganisation interne ?
Oui, il y a un véritable changement de statut. L’objectif de l’université est de regrouper différentes composantes sous le statut d’école, offrant ainsi plus d’autonomie, particulièrement en matière de formation et de recherche. Pour nous, cela se traduit par une plus grande liberté pour définir notre orientation pédagogique et améliorer la qualité d’accueil des étudiants, ainsi que renforcer notre réseau d’anciens élèves. Nous avons aussi créé une nouvelle unité de recherche, « École de Droit de Toulouse Recherche », regroupant environ 160 enseignants-chercheurs. Nous voulons également être plus en phase avec les écoles d’enseignement supérieur, tout en conservant l’ancrage universitaire, notamment grâce à la présence d’enseignants-chercheurs. Par ailleurs, nous prévoyons une gouvernance élargie avec l’ajout d’un président du conseil d’administration, une personnalité extérieure à l’école, pour nous connecter davantage au monde professionnel.
Est-ce que ce changement de statut va également influencer l’ensemble de l’Université Toulouse Capitole ou se limite-t-il à l’École de Droit ?
La stratégie de l’université est effectivement de regrouper plusieurs écoles autonomes tout en maintenant une coordination générale. L’idée est d’avoir des écoles avec une autonomie accrue, mais qui convergent vers les grands objectifs de l’université : professionnalisation, internationalisation, et excellence académique. Ce changement de statut ne concerne donc pas seulement l’École de Droit, mais fait partie d’un mouvement global au sein de l’université.
Quels seront les impacts concrets pour les étudiants ? Comment cela se traduira-t-il dans leur quotidien ?
Tout d’abord, il est important de souligner que deux éléments fondamentaux ne changeront pas : les frais d’inscription, qui restent nationaux, et les modalités d’admission. Cependant, nous souhaitons créer un environnement plus accueillant et structuré. Concrètement, cela se traduit par la création d’un Bureau des Élèves (BDE) pour renforcer le sentiment d’appartenance dès la première année. Nous voulons aussi développer un réseau alumni solide, ce qui nous permettra de mieux connecter les étudiants avec les anciens et le monde professionnel. À terme, nous prévoyons également une refonte de notre formation, en phase avec les attentes des étudiants et des employeurs, notamment sur les aspects de professionnalisation et d’internationalisation. Cela inclut aussi un travail sur la création d’un nouveau bâtiment dédié au droit d’ici 2030. Nous devons détruire un vieil immeuble dans lequel nous donnons déjà des cours, afin d’en créer un nouveau.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les formations proposées ?
Actuellement, nous offrons une large gamme de formations, avec, notamment, 19 parcours différents en licence, allant du droit général aux doubles diplômes avec des disciplines comme l’économie, la gestion ou les sciences. Nous proposons aussi des doubles diplômes internationaux, permettant aux étudiants de passer une partie de leur cursus à l’étranger. En master, nous avons environ 50 spécialités, couvrant un éventail de domaines : du droit pénal au droit spatial, en passant par le droit notarial et le droit de l’environnement. Cette diversité reflète notre volonté de former des professionnels du droit adaptés aux besoins actuels du marché.
Pour conclure, en quoi consistera la refonte des parcours ?
La refonte concerne principalement les méthodes et le contenu des parcours plutôt que les parcours eux-mêmes. L’objectif est d’adapter l’enseignement aux outils modernes, comme l’intelligence artificielle, pour répondre aux transformations du secteur. Cela implique d’ajuster les méthodes pédagogiques et de revoir les parcours existants. Si certains parcours deviennent obsolètes ou ne répondent plus aux besoins professionnels, ils seront modifiés ou fermés. Ce processus d’adaptation est continu, en fonction des besoins identifiés.
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