La grève se poursuit à Toulouse : l’intersyndicale de Tisséo annonce une nouvelle “journée noire” ce lundi 18 septembre. Une énième action qui fait suite à la réunion de l’intersyndicale avec le directeur général du gestionnaire des transports en commun, Thierry Wischnewski.
Les négociations entre l’intersyndicale de Tisséo et la direction sont au point mort. En effet, après plusieurs mois de grève, les deux parties ne semblent pas trouver de terrains d’entente. Ce mardi 12 septembre, les représentants syndicaux ont rencontré le directeur général de la société de transports en commun, Thierry Wischnewski. Et à l’issue de cette réunion de deux heures, les syndicalistes sortent pessimistes. Jean-Philippe Favier, secrétaire adjoint de la CGT de Tisséo, raconte : « Nous nous sommes rendus compte que le dialogue social était inexistant. »
Accueillis par le directeur général, les syndicalistes ont alors tenté de trouver une issue à cette situation, prêts à mettre de côté la fameuse clause de sauvegarde, dont ils demandent la reconduction. Celle-ci permet l’indexation des salaires sur l’inflation. « Nous ne pouvions pas sortir de cette réunion sans solution », explique Jean-Philippe Favier. Face à eux, Thierry Wischnewski a alors fait trois propositions : un accord d’intéressement pouvant atteindre jusqu’à 600 euros par an par salarié selon la performance de Tisséo, une prime annuelle de 250 euros bruts par salarié ainsi qu’une augmentation de 1% au 1er janvier sur le budget 2024 des Négociations annuelles obligatoires (NAO).
L’intersyndicale a pris un temps pour réfléchir de son côté avant de revenir et de faire une nouvelle offre. Les représentants des salariés ont alors soumis l’idée de cumuler l’ensemble des propositions. Avec une légère modification en ce qui concerne l’augmentation : « Actuellement, nous dépendons des négociations annuelles de 2023. Ainsi, nous demandons 1% au 1er janvier 2024 mais sur le budget des NAO de 2023, sinon nous partons avec un handicap. » Mais cette nouvelle offre n’a pas satisfait le directeur général de Tisséo. « Il a dit non pour les négociations annuelles de 2023. Nous sommes sortis contrariés de la réunion », ajoute le représentant syndical.
Deux jours après, l’intersyndicale et la direction campent sur leurs positions. De leur côté, les représentants du personnel ont fait le point avec les employés. Jean-Philippe Favier a reçu plusieurs retours de ses collègues : « Nous voulons sortir de tout ça ! Mais au vu de l’attitude de la direction, nous estimons qu’il ne faut finalement pas lâcher la clause de sauvegarde. » Alors la grève de Tisséo continue à Toulouse. Cela se traduit quotidiennement par la participation active des conducteurs de bus qui débrayent une heure par jour.
Mais elle se poursuit également avec un appel à la mobilisation ce lundi 18 septembre. Une “journée noire” est annoncée dans les transports en commun. La circulation des bus et des trams sera alors fortement perturbée car les grévistes devraient être nombreux dans les rangs de Tisséo. En effet, ce jour-là, les syndicats sont également attendus au tribunal à 14h. La direction a assigné l’intersyndicale en justice pour « exercice abusif du droit de grève et blocages illicites ». Pour Jean-Philippe Favier, cette journée sera l’occasion de se mobiliser et de se défendre. « Nous n’allons pas nous laisser faire », martèle-t-il.
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