Un nouveau concept de tiers-lieu vient d’ouvrir ses portes à Toulouse sous le nom des Halles de la Transition. Un espace de vie, d’échanges, de création, mais aussi de restauration, dédié à la transition écologique et l’inclusion sociale dans lequel se côtoient de jeunes pousses, de vieilles branches, des artistes, des membres d’associations et de simples habitants curieux de découvrir ce lieu hybride.
Les Halles de la Transition viennent d’ouvrir leurs portes dans le quartier Compans-Caffarelli à Toulouse. Pousser la porte, c’est pénétrer dans un lieu hybride de 250 mètres carrés, entre le salon de thé, l’espace de coworking, l’épicerie fine et le jardin partagé. C’est ainsi que l’ont imaginé ses cofondatrices, Chloé Cohen et Mélanie Moresve, deux trentenaires qui se sont liées d’amitié autour de ce projet lancé il y a une dizaine de mois. « L’objectif des Halles est de créer un lieu de vie et de partage intergénérationnel qui rassemble le grand public comme les organisations autour de sujets environnementaux et sociaux », résume Chloé Cohen.
L’entrée dans les Halles de la Transition se fait d’un côté par un espace librairie dans lequel les visiteurs peuvent consulter ou acheter des livres en lien avec la transition écologique. De l’autre, par une épicerie fine, encore en construction qui proposera, à terme, des produits du terroir éthiques et bio.
Quelques pas plus loin, la Cantine des Halles se distingue par un bar et des tables en palettes recyclées, qui apportent au lieu une touche de décoration cosy. Chaque midi, le traiteur La Belle Verte prend possession des cuisines pour faire mijoter des plats gourmands, avec des produits locaux et de saison. Puis le soir, les Halles élaborent des planches apéritives composées de fromages, de tapenades et de pains de la région, qui s’accompagnent de bières brassées à Toulouse et de vin vinifié en Occitanie, dont un vegan. Le plus : la possibilité d’acheter un café (ou autres boissons, encas, etc.) et d’en payer un de plus, qui sera ensuite offert à une personne dans le besoin (principe du café suspendu).
Après avoir gravi les quelques marches d’un escalier métallique, situé au fond de la salle, les visiteurs découvrent un large espace de coworking aménagé avec tables de réunion et quelques bureaux individuels. La salle peut accueillir une dizaine de personnes. En effet, des start-up ou indépendants peuvent ici venir travailler quotidiennement grâce à un système d’abonnement mensuel, ou seulement quelques jours par semaine avec des tarifs journaliers. « Nous veillons bien sûr à ce que ce soit des entrepreneurs qui travaillent sur des sujets à impact », insiste Chloé Cohen. Par ailleurs, au niveau du bar situé au rez-de-chaussée, les tables peuvent aussi servir de bureaux. Elles sont équipées de prises et les clients disposent du wifi, afin de travailler sereinement, et gratuitement.
Tout près du bar, une porte donne accès à un espace vert de près de 200 mètres carrés attenants aux Halles. Là aussi, des palettes en bois forment une petite guinguette avec un bar qui accueillera des ateliers de création de jus, de cocktails et de mocktails (sans alcool).
Pour le reste, l’association qui promeut l’agriculture urbaine Agribains s’est occupée de défricher les espaces verts. L’objectif est de créer un potager collaboratif et participatif dans lequel pousseront, en permaculture, des plantes aromatiques, des fruits et des légumes, destinés aux cuisines des Halles. « Nous allons mettre en place un système d’inscription sur des créneaux réguliers pour que les habitants puissent venir jardiner ou participer à des ateliers animés par les membres d’Agribains », poursuit la cofondatrice du lieu.
Les Halles de la Transition proposent chaque mois plus d’une vingtaine d’événements. À l’image des soirées ”Écoculture club”, durant lesquelles les participants échangent autour de l’actualité et de leurs dernières lectures. Chaque mercredi, les cofondatrices organisent aussi des “apéros-assos”, animés par des membres d’associations, comme les Shifters la semaine dernière, qui ont présenté leur mission : décarboner l’économie.
Les samedis, le lieu est ouvert aux familles avec une programmation variée d’événements culturels ou d’ateliers manuels comme des créations d’œuvres à base d’éléments végétaux ou de paillettes biodégradables. Puis les dimanches, La Belle Verte prépare des brunchs après une bonne séance de yoga dispensée dans le jardin. Et les associées ont encore un tas d’autres idées en tête : concerts, courses pour ramasser les déchets, marchés de créateurs pour les fêtes de fin d’année… « La plupart de nos événements sont gratuits afin qu’ils soient accessibles au plus grand nombre », soutient Chloé Cohen, qui assure que les événements payants ne dépasseront pas le prix de 10 euros par personne. Le planning sera prochainement disponible sur le site du tiers-lieu.
Pour créer les Halles de la Transition, Chloé Cohen s’est inspirée d’une expérience vécue en Australie. Là-bas, elle a participé à l’élaboration d’un incubateur de start-up qui œuvrent dans l’économie circulaire. « À l’intérieur, on y a ajouté un café, une salle d’événementiel, des espaces de coworking pour les indépendants qui travaillent sur des sujets à impact… Et j’ai découvert plus tard que le concept s’appelait un tiers-lieu », explique-t-elle.
À son retour en France il y a deux ans, la jeune femme a fait un état des lieux de tous les tiers-lieux déjà existants. Il en existe peu dans le centre-ville. C’est alors ici qu’elle a décidé de s’implanter. Un appel à associés lancé à la fin de l’année 2021 lui a permis de rencontrer Mélanie Moresve, avec qui « ça a directement matché », se réjouit Chloé Cohen. Quelques jours seulement après l’ouverture des Halles de la Transition, les deux entrepreneuses sont déjà à la recherche de nouveaux locaux pour créer d’autres tiers-lieu, que ce soit au Sud de Toulouse, comme dans le reste de l’Occitanie, voire de la France.
Infos pratiques : Halles de la Transition, 7 rue du Canon d’Arcole, Toulouse. Ouvert du mardi au dimanche, à partir de 12h.
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