En ce jour d’Halloween, vous êtes sans doute nombreux à rechercher des légendes urbaines et récits de fantômes pour vous faire peur, et cela tombe bien car Toulouse et ses alentours regorgent d’histoires à faire frissonner les plus téméraires d’entre vous.
C’est une demeure qui attire le regard. Façade néo-gothique, arcs brisés, fenêtres de styles roman, gothique et Renaissance… La maison Seube, située au numéro 1 de l’allée Paul Feuga et construite au début du XXe siècle par le peintre toulousain Henri Rachou, est un petit bijou d’architecture éclectique. Mais ce n’est pas pour sa façade qu’elle est connue. En effet, comme Yves Lignon, spécialiste en parapsychologie, l’indiquait au Journal Toulousain, « cette demeure a longtemps été considérée comme LA maison hantée de Toulouse ». Et pour cause, elle serait le théâtre d’apparitions et de lueurs étranges. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît son passé…
Cette maison aurait effectivement été bâtie sur l’emplacement de l’habitation d’un ancien bourreau, et, de surcroît, le peintre Henri Rachou y aurait assassiné une de ses modèles. Celle-ci n’aurait jamais quitté les lieux et viendrait les hanter à l’occasion. Des passants auraient effectivement vu, une fois la nuit tombée, d’étranges lueurs aux fenêtres de la demeure lorsqu’elle était inoccupée. La maison a effectivement été inhabitée durant un long moment à la suite d’un incendie dans les années 1980. Elle a depuis été restaurée et divisée en plusieurs appartements. L’un des locataires vivrait-il une colocation forcée avec le fantôme de la modèle ?
C’est un lieu tristement célèbre. Dans le bois de la Reulle, situé entre Castelmaurou et Gragnague, a eu lieu une exécution sommaire durant la Seconde Guerre mondiale. Le 27 juin 1944, seize résistants y ont en effet été contraints de creuser leurs propres tombes par des nazis de la division Das Reich. Si l’un d’entre eux a réussi à s’échapper, les quinze autres ont été exécutés. Depuis, les riverains du bois rapportent avoir entendu des chuchotements inexpliqués, des cris stridents et des coups de fusils… Et ce, alors que le lieu et ses alentours sont interdits à la chasse. Ce qui lui vaut le surnom de “bois maudit”.
Dix des quinze résistants avaient été déterrés juste après la Libération et avaient pu être rapidement identifiés. Les cinq autres, dont les corps avaient été transférés au cimetière de Castelmaurou, étaient restés anonymes jusque dans les années 2000. Mais quatre d’entre eux ont pu être identifiés ces dernières années grâce à plusieurs amateurs d’histoire qui forment le groupe de recherches des fusillés du bois de la Reulle. Depuis, les phénomènes étranges en provenance du bois se seraient calmés… De leur côté, les historiens amateurs continuent de rechercher activement l’identité du dernier résistant anonyme.
Tout comme la maison Seube à Toulouse, le château de Bonrepos, construit par Pierre-Paul Riquet à Bonrepos-Riquet, serait également hanté par une jeune femme. Mais pas n’importe laquelle. Il s’agirait de l’arrière-petite-fille du concepteur du canal du Midi : Dorothée Cambon. Cette dernière, née Dorothée Etiennette de Riquet, épousa en secondes noces Emmanuel de Cambon, premier président du Parlement de Toulouse. Refusant de livrer son mari alors recherché, elle fut jugée par le Tribunal révolutionnaire de Paris, puis guillotinée le 26 juillet 1794. Dorothée Cambon fut une des dernières victimes de cette juridiction criminelle.
C’est son fantôme, sa tête sous le bras, qui hanterait aujourd’hui le château de Bonrepos. Plusieurs personnes, dont l’ancienne propriétaire des lieux, auraient effectivement entendu des bruits de pas, un vieux téléphone débranché sonner, des voix étranges ou encore ressenti une présence. Une caméra à détection de mouvement aurait même réussi à capturer le fantôme de Dorothée… Forcément, tous ces phénomènes étranges attirent les enquêteurs du paranormal. Un chasseur de fantômes a d’ailleurs passé la nuit au château de Bonrepos pour tenter d’entrer en contact avec l’arrière-petite-fille de Pierre-Paul Riquet. Sans succès…
Pas de fantômes cette fois, mais de curieuses apparitions. Au début du XIIIe siècle, durant la croisade des Albigeois et lorsque Toulouse fut assiégée, des habitants auraient en effet remarqué un étrange phénomène sur l’ancienne église Notre-Dame de la Dalbade. « Pendant à peu près une semaine, les Toulousains ont vu apparaître des croix sur un des murs extérieurs de l’église de la Dalbade qui venait d’être repeint en blanc », raconte Yves Lignon dans une émission dédiée au paranormal. Cet événement, qui se produisait la nuit, a forcément attiré les curieux. « Des gens de plus en plus nombreux venaient les voir », rapporte-t-il.
Des apparitions que l’on attribuait alors à « une machination de l’évêque qui soutenait les croisés et voulait impressionner le peuple », relate Yves Lignon après avoir souligné que « ce phénomène est parfaitement documenté sur le plan historique ». « Pour faire apparaitre des croix, il faut un appareil de projection. Sauf que le premier n’a été inventé que 400 ans plus tard », informe Yves Lignon. Il ajoute : « Ce phénomène reste un mystère pour moi ». D’autant que l’ancienne église Notre-Dame de la Dalbade, détruite par un incendie en 1442, a été remplacée en 1480 par celle actuelle. Le mystère de ces étranges croix reste donc entier…
Article rédigé avec Mathéo Belmonte
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