Un rapport de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie publie ce jeudi 11 juillet pointe des dysfonctionnements dans la gestion du centre hospitalier Gérard Marchant à Toulouse. Il souligne notamment une offre de soins psychiatriques publique insuffisante face à l’augmentation des besoins, des délais de consultation trop longs et des urgences saturées.
La Chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié, ce jeudi 11 juillet 2024, un rapport critique sur la gestion du centre hospitalier Gérard Marchant (CHGM), spécialisé en santé mentale à Toulouse. Ce document, couvrant les exercices 2018 et suivants, pointe des dysfonctionnements dans la prise en charge psychiatrique publique.
Le rapport constate que, bien que l’offre capacitaire en psychiatrie soit importante dans le département de la Haute-Garonne, celle-ci est « atypique et mal répartie ». Il est souligné une prédominance du secteur privé qui se concentre sur les troubles les moins graves. Cette situation déséquilibrée crée une pression accrue sur le secteur public, lequel peine à répondre à l’augmentation des besoins en soins psychiatriques.
« La double contrainte d’une population haut-garonnaise croissante et d’une offre publique sous-dimensionnée génère une insuffisance de la prise en charge des patients », indique le rapport. Le CHGM, en particulier, voit son volume de patients diminuer, avec des durées de séjour longues, réduisant la disponibilité des lits.
Les centres médico-psychologiques (CMP), assurant l’offre ambulatoire qui ne nécessite pas d’hospitalisation, sont jugés inadaptés, avec des délais de première consultation allant de six mois à un an. Ce manque de réactivité limite la prévention et le suivi des patients, augmentant les risques d’aggravation et d’arrivées en urgences psychiatriques, déjà saturées. La chambre recommande de « renforcer l’efficience des CMP ».
Les urgences psychiatriques, situées au CHU de Toulouse, sont saturées et n’aiguillent globalement les patients que vers le CHGM, le secteur privé participant peu à l’offre de places en aval. Les coopérations entre les établissements sont « insuffisantes ». La Chambre recommande donc une meilleure coordination entre le CHGM et le CHU, via la création d’une fédération de médecins psychiatres afin d’améliorer la gestion des urgences. En outre, la création d’équipes mobiles est proposée pour une prise en charge plus flexible des patients.
Le rapport met également en lumière des difficultés marquées dans les ressources humaines et patrimoniales. Le CHGM connaît une forte progression des charges de personnel, en partie due à une dynamique de projets intersectoriels qui génère une hausse des effectifs et des heures supplémentaires. Par ailleurs, le site principal de l’hôpital, marqué par la reconstruction consécutive à l’explosion du site AZF en 2001, présente des problèmes de sécurité et de valorisation patrimoniale.
Sur le plan financier, le CHGM affiche un déficit structurel malgré une capacité d’autofinancement maintenue par des dotations exceptionnelles de l’État. La Chambre appelle à corriger les irrégularités comptables et à revoir les pratiques de financement pour assurer une viabilité à long terme.
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