En 2018, les professeurs du lycée Gallieni à Toulouse lançaient un appel au secours face à l’insécurité au sein de l’établissement. Depuis, plusieurs mesures ont été mises en place afin d’améliorer la situation. Ces dernières semblent avoir porté leur fruit.
Plusieurs médias nationaux s’en étaient fait l’écho. En janvier 2018, les professeurs du lycée professionnel et technologique Joseph Gallieni avaient lancé un appel à l’aide sous la forme d’une pétition. Ils y dénonçaient un climat de violence permanent dans l’établissement. Au quotidien, les enseignants étaient en effet confrontés à des agressions verbales et physiques, des vols en classe, des bagarres violentes, des violences sexistes envers les filles et du trafic de stupéfiants.
L’œuvre d’une centaine d’élèves « qui posaient de réels soucis de sécurité » et « empêchaient ceux qui étaient motivés de travailler », expliquait alors Fabian Bergès, professeur de mathématiques et secrétaire adjoint du SGEN-CFDT 31. Certains étaient d’ailleurs fichés S ou portaient un bracelet électronique. Face à ces violences, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’était saisi du dossier et avait promis de faire du lycée Gallieni « un endroit attractif ».
Jean-Michel Blanquer avait tout d’abord décidé de revoir la direction de l’établissement. L’ancien ministre avait ainsi remercié le proviseur de l’époque et en avait nommé un nouveau. Dans le même temps, un poste de proviseur adjoint, chargé de la sécurité, désormais pérennisé sous une forme “classique” de proviseur adjoint, et d’APS (agent de prévention et de sécurité), avaient été créés.
La Région Occitanie avait aussi mis la main à la pâte pour améliorer « la qualité de vie des élèves et agents » au sein de l’établissement. Elle avait ainsi installé 36 caméras, notamment dans les bâtiments du lycée, et réalisé des travaux de sécurisation des accès. Un sas de sécurité équipé de tourniquet avait été mis en place. Depuis, les élèves doivent utiliser leur Carte Jeune pour accéder au lycée.
Pour compléter le volet répressif, quelques changements ont aussi eu lieu du côté pédagogique. Dans le cadre du Comité d’Éducation à la Santé et Citoyenneté (CESC), et en lien avec des associations, de la prévention contre l’homophobie, les conduites à risques et les comportements sexistes a été mise en place. Les violences sexistes étant d’ailleurs courantes au sein du lycée.
De son côté, la Région Occitanie a lancé un dispositif de sensibilisation, sur le respect mutuel, les conditions d’une vie affective et sexuelle égalitaire, l’éveil de l’esprit critique sur les stéréotypes de genre et les discriminations pour les élèves de seconde dans ses établissements scolaires. Au lycée Gallieni, 275 élèves de seconde ont bénéficié de cette action au cours de l’année dernière.
Mais quatre ans après l’appel à l’aide des professeurs, quelle est la situation au lycée Gallieni ? Ces mesures de sécurité et de prévention ont-elles changé les choses ? Pour Pierre Priouret, enseignant en mathématiques et secrétaire général du SNES-FSU Toulouse, l’établissement est loin d’avoir réussi à redorer son blason.
« Le lycée traîne toujours une mauvaise image », estime le professeur. L’établissement, qui était loin d’atteindre le maximum de sa capacité d’accueil, a toutefois gagné des élèves en quatre ans. Lors de l’année scolaire 2021-2022, les élèves étaient 24 % de plus qu’à la rentrée 2018, selon le rectorat de l’académie de Toulouse. Les filles sont également plus nombreuses. Elles représentaient l’année dernière 20 % des effectifs, contre 10 % en 2018.
De même, les actes de violence ne semblent plus être monnaie courante au sein du lycée Gallieni. « Cela va beaucoup mieux. La situation s’est apaisée semble-t-il puisque le syndicat n’est plus autant sollicité par les professeurs du lycée. Aucun problème particulier ne nous est remonté », indique le secrétaire général du SNES-FSU Toulouse.
Pierre Priouret estime qu’il aurait toutefois été possible de « mieux faire » pour améliorer l’image de l’établissement. « Beaucoup de moyens ont été déployés sur la communication et les filières qui bénéficient déjà d’une bonne presse. Des efforts qui ne sont pas suffisants », note l’enseignant. Le syndicat demande d’ailleurs à « ce que les expérimentations et dérégulations ne soient pas multipliées dans le lycée, qui a maintenant besoin de stabilité », conclut le secrétaire général.
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