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Jonction Est, vélo… L’opposition fustige la politique “pro-voiture” de Moudenc pour la Métropole de Toulouse
Alors que la commission d’enquête publique a rendu un avis favorable pour le projet de Jonction Est, l’opposition dénonce la politique “pro-voiture” de la Métropole de Toulouse au détriment d’autres alternatives, comme le vélo.
C’est une actualité qui n’est pas passée à la trappe. La commission d’enquête publique a rendu un avis favorable sans réserve pour le projet de Jonction Est à Toulouse ce lundi 10 février. Pour rappel, celui-ci a pour objectif d’améliorer la fluidité du trafic et de désengorger les axes routiers de l’Est de l’agglomération. Mais il est loin de faire l’unanimité. « La fameuse Jonction Est a été approuvée sans réserve au mépris des nombreuses oppositions qui se font jour », a ainsi dénoncé Aymeric Deheurles, membre du groupe Alternative pour une métropole citoyenne (AMC), lors du conseil de la Métropole de Toulouse qui s’est tenu ce jeudi 13 février. En effet, l’enquête publique a recueilli 2 392 avis défavorables contre 1 645 favorables.
Toutefois, la commission a estimé que « les avantages ou points positifs sont supérieurs aux inconvénients ou points négatifs » et qu’« il ne peut être envisagé de ne rien entreprendre pour fluidifier la circulation dans le secteur de l’enquête et sur les voies à proximité ». Elle a donc rendu un avis favorable. Pour certains opposants, il s’agit là d’un « déni de démocratie ». Sacha Briand, vice-président de Toulouse Métropole chargé de la modernisation de la collectivité et des finances, dénonce « des positions un peu étonnantes ». « C’est-à-dire que, lorsque l’avis de la commission d’enquête publique va dans le sens de l’opposition, alors la démocratie participative a pleinement fonctionné. Mais quand elle rend un avis qui ne va pas dans le sens de l’opposition, on se trouve dans une forme de déni de démocratie », relève-t-il.
La Métropole de Toulouse ne veut pas « stigmatiser le véhicule particulier »
Au-delà de ça, Isabelle Hardy, membre du groupe Métropole écologiste, solidaire et citoyenne (MESC), estime que l’avis rendu par la commission d’enquête publique est une « mauvaise nouvelle pour l’indispensable bifurcation écologique ». « Il est démontré depuis des années qu’ajouter de nouvelles voies de circulation produit un effet d’aspirateur à voitures et ne permet pas de réduire les embouteillages », complète Aymeric Deheurles. Ce qui pousse Isabelle Hardy à demander à la majorité de « mettre en cohérence ses discours et ses actes ». « Comment peut-on affirmer vouloir diminuer la pollution de l’air, faire baisser les émissions à effet de serre, inciter les habitants à modifier leur comportement en termes de mobilité et créer un aspirateur à voiture ? », s’interroge-t-elle avant de relever « le besoin urgent d’alternatives au véhicule particulier pour les habitants des 1ère, 2e, 3e couronnes » de la Ville rose.
— Groupe élu·es écologistes de Toulouse & Métropole (@Ecolo_ToulouseM) February 13, 2025
Sacha Briand assure que la Métropole va continuer à « développer les modes doux » et à « poursuivre les efforts considérables qui ont été réalisés depuis 2014 en matière de transport collectif ». « Mais nous ne pouvons pas non plus, de façon systématique, stigmatiser le véhicule particulier », considère l’élu pour qui « l’ensemble des modes de transport doivent cohabiter ». Et si le projet de Jonction Est à Toulouse prévoit notamment « des aménagements pour les modes actifs et les transports en commun », comme le vélo, Aymeric Deheurles aurait préféré « la construction d’une passerelle pour les modes de déplacement doux qui n’aurait pas provoqué un nouveau flux de voitures et aurait coûté nettement moins cher ».
Quid de la mise en place des nouveaux vélos dans les autres communes ?
Pour ce qui est du développement du vélo, justement, Aymeric Deheurles s’inquiète. « Lors du renouvellement du parc de VélôToulouse, on nous a annoncé à grand coup d’articles de presse que les nouveaux vélos s’implanteraient dès 2025 dans les autres communes de la métropole », rappelle-t-il avant de poursuivre : « Mais il se murmure de plus en plus que celles annoncées à l’Union, Balma et Colomiers ne verront pas le jour car trop chères ». L’élu d’opposition avance ainsi un chiffre de « 17 000 euros par an la station ». Ce que confirme Sacha Briand qui tient à souligner : « Cela représente évidemment un effort, mais le coût est deux fois moindre que celui qui était proposé par les éventuels opérateurs il y a encore quelques années ».
Liminaire @AymDeheurles 🚲baisse de budget et communes autour de Toulouse délaissées 🚌dégradation de l'offre 🚙projets dépassés et écocides. Scandaleux avis favorable sans réserve Jonction Est 💧faux chiffre de 500 000m3 d'économie annoncé dans la pressehttps://t.co/TIfxSlorPspic.twitter.com/c4JG3lMgqM
Pour autant, Aymeric Deheurles juge que « le prix des stations n’est pas le seul frein » à ce développement. « Les franchissements de rocade sont extrêmement dangereux. Il reste encore énormément de discontinuités, nous sommes loin de pouvoir circuler sereinement de ville à ville », note-t-il. Sacha Briand de lui répondre : « Evidemment qu’il est compliqué de traverser la rocade. Mais il faut regarder ce qui a d’ores et déjà été fait. Les REV (Réseaux express vélo, NDLR) se mettent en place et les franchissements sont de plus en plus nombreux ». « Bien sûr, il reste des choses à faire, mais des efforts considérables ont été réalisés sur ce mandat », appuie-t-il.
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Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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