L’exploitation des six kiosques de Jean-Jaurès, situés sur l’esplanade Franklin Roosevelt, par un gestionnaire unique n’aura pas duré longtemps. En effet, six mois après l’ouverture officielle des “Baraques”, les voilà déjà fermées. Au-delà des interrogations concernant le devenir des lieux, l’opposition municipale dénonce une rupture de contrat amiable entre le gérant et la Mairie, propriétaire, « plus que généreuse, en faveur de l’exploitant ».
Depuis le 31 décembre 2023, l’activité des “Baraques”, situées sur l’esplanade Franklin Roosevelt, a officiellement cessé. Une entreprise qui n’aura pas duré longtemps. En effet, les six kiosques de Jean-Jaurès, propriété de la Mairie de Toulouse, étaient exploités par un gérant unique suite à une décision du conseil municipal datée du 16 décembre 2022. Après un appel à candidatures, la concession de service a été confiée à la SARL Vinimer, celle-ci devant débuter l’exploitation des guérites en avril 2023. Mais, une phase préparatoire de travaux et l’attente de la livraison du matériel ont contraint les gérants à repousser l’ouverture au mois de juillet 2023.
Et après tout juste six mois d’exploitation, le commerçant jette l’éponge. Il a demandé à la Ville de Toulouse de résilier son contrat à l’amiable, avec l’élaboration d’un protocole d’accord transactionnel. Il met d’abord en avant des contraintes de manutention : la préservation patrimoniale du site imposait le démontage du mobilier et des décorations tous les soirs, sous peine de pénalités. Une obligation qui, selon les gérants, impliquait l’affectation exclusive de deux employés à cette tâche logistique, à raison de cinq heures par jour. À cela, s’ajoute l’absence de sanitaires destinés aux clients, qui devaient utiliser la sanisette publique de l’esplanade Franklin Roosevelt.
Mais le peu de fréquentation des Baraques, et donc le faible niveau d’activité, aura finalement eu raison de l’exploitant. Selon nos informations, les recettes de la société gestionnaire des kiosques ne dépassaient pas les 100 euros par jour. Des rentrées d’argent qui ne permettaient pas de couvrir les charges fixes. En décembre 2023, les pertes s’élevaient à 150 000 euros. Un constat qui a conduit la Mairie à accepter un protocole d’accord transactionnel, que Jean-Luc Moudenc présentera et fera voter lors du prochain conseil municipal.
Outre la rupture anticipée du contrat de concession, ce document acte le versement d’une indemnité de 100 418 euros à l’exploitant en faillite. Celle-ci prendrait en compte « les travaux réalisés par les “Baraques” avant le démarrage de l’activité, l’absence de résultat dû au report de l’ouverture à cause des travaux réalisés par la Mairie, le rachat du mobilier des terrasses et du matériel inhérent à l’exploitation, le montant de la redevance dû sur la période d’exploitation », précise Maxime Le Texier, conseiller municipal d’opposition.
Une somme qui interpelle l’élu du groupe Alternative Municipaliste Citoyenne (AMC) : « Dans le contrat initial, il était mentionné que le concessionnaire assurerait le chiffre d’affaires, à ses risques et périls… Comme c’est le cas de n’importe quel commerçant. Quel est ce cadeau fait à cet entrepreneur qui se voit indemniser parce que son activité ne marche pas, à qui l’on ne demande pas de redevance parce qu’il est en difficulté ? Tous les restaurateurs ne bénéficient pas de telles largesses… » De là à ce que l’opposition s’interroge sur un potentiel « clientélisme » il n’y a qu’un pas… qu’AMC franchit : « Cette concession est douteuse depuis le départ, ce que nous avions déjà dénoncé, et la fin de celle-ci l’est tout autant », estime Maxime Le Texier. La majorité précisera les modalités de la rupture amiable lors du conseil municipal de ce vendredi 29 mars.
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