L’Autorité environnementale a rendu un nouvel avis à propos de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Elle le juge anachronique au regard des enjeux et des ambitions actuels de sobriété.
C’est une nouvelle déconvenue pour les porteurs du projet de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. L’Autorité environnementale a dévoilé vendredi 7 octobre un nouvel avis concernant ce projet vieux de trente ans.
« L’étude d’impact comporte encore de nombreuses lacunes en ce qui concerne les impacts sanitaires, les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. L’analyse des variantes ne prend en compte que le seul mode routier, sans exploration suffisante de solutions de substitution raisonnables, moins carbonées et moins consommatrices d’espace », écrit l’autorité dans le deuxième paragraphe de son avis.
Le 23 septembre dernier, c’est le Conseil national de la protection de la nature qui a rendu un avis défavorable pour le projet de l’A69. Il considère notamment que la sécurité des usagers de la route est « nécessaire », « mais cela ne suppose pas la création d’une autoroute ».
L’Autorité environnementale estime que « de façon générale, ce projet routier, initié il y a plusieurs décennies, apparaît anachronique au regard des enjeux et ambitions actuels de sobriété, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l’air et des risques sanitaires associés, d’arrêt de l’érosion de la biodiversité et de l’artificialisation du territoire ainsi qu’avec l’évolution des pratiques de mobilité et leurs liens avec l’aménagement des territoires. La justification de raisons impératives d’intérêt public majeur du projet au regard de ses incidences sur les milieux naturels apparaît limitée. »
Aussi, l’autorité pointe des données obsolètes. Ainsi, « L’analyse socio-économique, dont seul un résumé est présenté, ne semble pas avoir été actualisée : elle repose sur des données de trafic et des hypothèses d’émissions de polluants désormais obsolètes. »
Plusieurs recommandations sont faites. Parmi elles : la « modélisation du trafic à l’aide d’un modèle pour prendre en compte des modes de transport non routier ». Ou encore « de mettre à jour le chapitre traitant des variantes afin de tenir compte des objectifs nationaux relatifs à la transition énergétique et à l’absence d’artificialisation nette ».
Les travaux de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse devraient débuter en 2023. Quelque mille personnes travailleront sur le chantier qui doit aider à désenclaver le sud du Tarn. La mise en service de cette 2×2 voies de 54 kilomètres, dont 44 de sections neuves, est prévue en 2025. Les automobilistes pourront gagner 35 minutes sur le trajet avec une liaison à l’A680.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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Commentaires
Fred le 22/02/2025 à 18:00
Bonjour,
Si l'autoroute est bien limitée à 130 km/h (et pas 110), 54 km se font en 25 minutes.
Gagner 35 minutes sur le trajet actuel voudrait dire qu'il se fait en 60 (25+35) minutes. Cela veut dire que le trajet actuel se fait à 54 km/h de moyenne.
Cela me semble peu probable.
Si on part de 80 km/h de moyenne (et malgré la traversée d'un village et d'une courte distance à 70, je suis sûr que ce serait en-dessous de la réalité), le temps de trajet est de 40 minutes (et 30 secondes, pour être précis).
Donc 15 minutes de gagnées.
Je ne suis pas sûr d'être prêt à payer les tarifs annoncés pour arriver 15 minutes plus tôt dans les bouchons de Toulouse.
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Frédéric TOP le 22/02/2025 à 16:52
J'ajouterais que la vitesse de 130 km/h sera inexorablement revue à la baisse à l'avenir conformément aux politiques de modération des états imposées par l'état de la planète. Exemples: 120 km/h en Belgique, 100km/h aux Pays Bas . Exemple