Alors que les travaux de la future ligne C du métro de Toulouse transforment peu à peu le paysage urbain, le quartier de Saint-Aubin vient de livrer un pan oublié de l’histoire de la ville. Huit tombes datant du Ve siècle ont été mises au jour lors de fouilles préventives menées par l’Inrap, à l’emplacement du futur puits de secours.
Dans le tumulte quotidien des chantiers urbains, certaines tranchées révèlent plus que des conduites ou des fondations. À Saint-Aubin, sur le site du futur puits de secours de la ligne C du métro toulousain, les archéologues de l’Inrap ont exhumé plusieurs sépultures vieilles de près de 1 500 ans. Ces fouilles, prescrites dans le cadre de l’archéologie préventive, s’inscrivent dans la continuité des recherches entreprises depuis plusieurs années à Toulouse, dans des zones connues pour avoir accueilli des lieux d’inhumation antiques.
Sous la conduite de Didier Paya, cinq archéologues de l’Inrap interviennent actuellement sur une surface de 127 m². À ce jour, huit tombes par inhumation ont été découvertes, renfermant les restes d’hommes, de femmes et d’enfants. Certaines sépultures témoignent d’un soin particulier : des clous signalent la présence de cercueils, et dans l’une d’elles, les archéologues ont retrouvé une monnaie et un balsamaire (petit flacon de parfum), placés auprès d’une femme pour l’accompagner dans l’au-delà. Un fragment de marbre gravé, identifié comme une inscription funéraire, vient s’ajouter à la dimension historique de ces découvertes.
Tisséo, maître d’ouvrage du chantier, souligne l’importance de cette étape : « Ces recherches archéologiques s’inscrivent pleinement dans le calendrier prévisionnel des travaux de réalisation du puits de secours de Saint-Aubin. Elles permettent d’enrichir nos connaissances sur le passé toulousain tout en assurant la bonne continuité du projet. » Une rue pavée de galets datant de la fin de l’époque moderne a également été dégagée, attestant de l’évolution du site au fil des siècles.
Une fois la phase actuelle de fouilles achevée et le second secteur exploré, le terrain sera restitué à Tisséo début mai 2025. Les travaux de construction se poursuivront jusqu’en 2028, mais les analyses se prolongeront bien au-delà, dans les laboratoires de l’Inrap. Une plongée dans les strates du temps, entre passé enfoui et avenir en construction.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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