Le 15 février a marqué le grand retour de Lilith à la Halle de la Machine de Montaudran ; héroïne de l’opéra urbain “La Porte des Ténèbres”, qui s’est tenu dans les rues de la Ville rose en octobre dernier, elle restera à Toulouse jusqu’au 9 juin. François Delarozière, le directeur artistique de la Compagnie La Machine, revient sur la création de Lilith et du spectacle.
Lilith revient à la Halle de la Machine, et restera à Toulouse jusqu’au 9 juin. Géante de fer et de bois, présentée en avant-première au Hellfest de Clisson, la gardienne des ténèbres avait fait forte impression dans la Ville rose. Elle a paradé aux côtés d’Astérion le Minotaure et l’araignée Ariane devant plus d’un million de spectateurs lors de l’opéra urbain “La Porte des Ténèbres”.
François Delaroziere, le directeur artistique de la compagnie La Machine, a assisté au second réveil de Lilith, sa protégée, après les « réparations qui s’imposaient après le spectacle ». Il révèle aujourd’hui les coulisses de sa conception et ceux de son opéra urbain au travers de l’exposition “Anatomie d’un spectacle”, qui a ouvert le 8 février dernier.
Tout le processus de création y est détaillé : des premiers croquis, qui laissaient davantage penser à un cerbère, à la maquette, jusqu’aux dernières finitions. « Lilith est un personnage intemporel, elle est liée à des thèmes comme l’émancipation de la femme et l’amour auxquels je me suis rattaché », explique-t-il. Cependant, certaines révisions ont dû être faites sur certains symboles ou au niveau de la poitrine de la machine afin d’éviter une motion de censure de la part de l’Église.
Au regard de la masse de travail abattue, François Delaroziere préfère attendre avant de prévoir une suite à son opéra urbain. « Il faut le temps que tout retombe émotionnellement. Ce n’est pas un “non” définitif, mais il va falloir patienter », précise-t-il.
D’autant que des aléas ont quelque peu perturbé la fête en octobre dernier. Il faut encore les analyser et les comprendre avant de penser à la suite : « Le dimanche, le pont Neuf a été bloqué plus longtemps que prévu, ce qui a scindé la ville en deux. En laissant un passage, nous aurions pu éviter les bouchons que cela a causés. » De plus, le spectacle a pris beaucoup de retard : « Nous n’avions plus le temps de faire se rencontrer Astérion et Lilith sur la place du Capitole. Nous avons dû improviser un final », avoue le directeur artistique des “Portes des ténèbres”.
Mais cela ne veut pas dire que la Compagnie La Machine n’a rien prévu pour cette année. En plus de leurs spectacles habituels pour cette saison 2025, ils ont scellé un partenariat avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Les musiciens de l’ONCT joueront la quatrième symphonie de Bruckner, le 1ᵉʳ mars, à la Halle de la Machine (concert déjà complet). De quoi renforcer la dimension culturelle du site, « à l’image des musées de la ville ou de la Cité de l’Espace », compare avec conviction Francis Grass, adjoint au maire en charge de la Culture.
Au-delà de l’animation du lieu, François Delarozière souhaite encore étoffer sa collection de machines. Il a ainsi révélé travailler sur les plans… d’un varan. Une structure plus petite, qui pourrait se faufiler plus facilement dans les rues de Toulouse. Mais il n’en dira plus !
Informations pratiques : “Anatomie d’un spectacle”, du mardi au dimanche, de 10h à 18h pendant les vacances de février, à la Halle de la Machine, 3 avenue de l’Aérodrome de Montaudran à Toulouse. Tarifs : de 6€ à 12€. Billetterie en ligne.
Romain Deniaud (ISJT)
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