Le magazine d’extrême droite “Frontières” a récemment fait paraître un numéro spécial qui liste les avocats « coupables », responsables de l’« invasion migratoire » pour leur travail avec des migrants, faisant réagir vivement le barreau de Toulouse. En effet, dans une motion adoptée le 31 janvier, le Conseil de l’Ordre condamne fermement cette attaque et rappelle les principes fondamentaux de la profession.
Le magazine d’extrême droite “Frontières” a récemment publié un numéro spécial listant des avocats présentés comme « coupables » de l’ « invasion migratoire », en raison de leur engagement en droit des étrangers. Ces mots utilisés pour la Une du hors-série ont alors suscité un tollé au sein du monde judiciaire. Concerné, le barreau de Toulouse a réagi avec fermeté, dénonçant des « procédés nauséabonds ayant provoqué menaces et insultes envers nos confrères ».
Le même jour, lors d’une rencontre presse, le vice-bâtonnier toulousain Sylvain Laspalles a pris la parole pour exprimer son indignation face à cette publication qu’il qualifie de « torchon d’extrême droite ». Il souligne l’absence de fondement de ce dossier : « Ce n’est pas documenté. Un certain nombre d’avocats en droits des étrangers ont été stigmatisés et mis en cause comme défendant des étrangers et obtenant des décisions favorables. »
Le vice-bâtonnier poursuit en indiquant qu’une avocate du barreau de Toulouse est directement citée dans cette publication, une exposition injustifiée qui suscite de vives inquiétudes. « On réduit les avocats à leurs clients. Ce ne sont pas des militants », insiste Sylvain Laspalles, rappelant que la profession a pour mission de défendre tous les justiciables, sans distinction. « Le Conseil de l’Ordre va sans aucun doute adopter une motion pour rappeler notre attachement à l’état de droit et à la nécessité que toute personne, tout être humain puisse être défendu », affirme-t-il.
Si aucune menace directe n’a été reçue à ce stade par l’avocate toulousaine concernée, la publication de son nom reste une source de préoccupations. « Elle est inquiète parce que son nom sort alors qu’il n’y a aucune raison que ce soit le cas », explique le vice-bâtonnier. Mais, au-delà du cas de Toulouse, les barreaux de France expriment ainsi leur solidarité face à cette mise en cause ciblée des avocats. « Nous considérons que ça commence à faire beaucoup en termes d’attaques », déplore ainsi Sylvain Laspalles. Des propos renforcés par la motion du Conseil de l’Ordre qui conclut : « Nous nous tiendrons aux côtés de tous nos confrères pour combattre ces mises en cause personnelles et cette stigmatisation de la profession d’avocat. »
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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Commentaires
Lemiere le 22/02/2025 à 06:04
Cible des Avocats