Cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Dans tout l’Hexagone, comme à Toulouse, ce 16 février des milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés pour contrer le projet du gouvernement. Parmi les profils éclectiques que compte cette foule en colère se trouvent aussi des étudiants déterminés à faire reculer le gouvernement. Eux aussi ont défilé dans les rues de la Ville rose, de Saint-Cyprien à Jean-Jaurès.
Ils sont apprentis, lycéens, étudiants à l’université ou en école privée, encartés dans des syndicats ou simplement militants, et sont descendus dans la rue ce 16 février pour redire non au report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans voulu par le gouvernement. A Saint-Cyprien, place de départ de la manifestation, nous retrouvons le secrétaire général de la section Étudiants, Lycéens et Apprentis 31 de la CGT, Nathan Bernard. Il déclare : « Les jeunes sont mobilisés car nous sommes directement impactés par cette réforme en tant que futurs travailleurs. Mieux vaut que chacun connaisse ses droits au plus tôt afin de se défendre contre le patronat.
Dans le cortège, nous rencontrons Léo, étudiant en informatique qui proclame : « On ne peut pas accepter une réforme aussi folle car il existe d’autres solutions de financement que de faire travailler les gens jusqu’à ce qu’ils en crèvent. » Ainsi, ils ont battu le pavé, scandant des slogans comme « Borne, Borne, t’as dépassé les Bornes, grève générale jusqu’au retrait total ». Parmi la foule de manifestants présents se trouvaient également les étudiants de l’Université Jean-Jaurès du Mirail, qui ce matin ont bloqué leur établissement.
« Ouvriers, étudiants, tous en grève ! » Ce sont les mots écrits en grosses lettres rouges sur une immense banderole visible de l’extérieur. Le ton est donné. Dès 6h du matin, ce jeudi 16 février, les étudiants de l’Université Toulouse Jean-Jaurès ont bloqué leur campus à grand renfort de chaises et de tables empilées devant les portes de l’établissement, avant le départ de la manifestation. Un blocus en signe de protestation bien sûr mais aussi en soutien aux grévistes et manifestants mobilisés contre la réforme des retraites, comme nous l’explique Alberta Nur, militante du collectif le Poing Levé : « On bloque la fac pour montrer que la jeunesse est déterminée à faire barrage à cette réforme car elle est injuste pour ceux qui exercent les métiers les plus pénibles et pour inciter d’autres étudiants à nous rejoindre dans la lutte. »
Elle poursuit : « On est aussi là en signe de solidarité avec les salariés qui galèrent. Nous sommes unis dans un même combat : celui de la justice pour les plus précaires. » Rozenn, étudiante en licence d’économie-sociologie, nous indique également : « Cette réforme touche à notre avenir. Travailler jusqu’à 70 ans ce n’est pas une vie. De même, les femmes qui travaillent à temps partiel, ou qui ont des carrières hachées vont devoir travailler plus longtemps que les hommes. C’est une réforme injuste. » Selon les syndicats 65 000 personnes sont descendues dans les rues de Toulouse aujourd’hui, contre 14 000 selon la police.
Estelle Ben-Mghira
Journal Toulousain
Anciennement journal hebdomadaire de solutions, le Journal Toulousain est passé 100% digital en janvier 2020.
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