Les communistes de Haute-Garonne viennent d’annoncer leurs chefs de file pour les Municipales 2026 à Toulouse. Mais ils assurent que leur priorité, à l’heure actuelle, est de constituer un projet pour rassembler les partis de gauche.
Nadia Pellefigue, Isabelle Hardy, François Piquemal… Alors que les déclarations de candidatures aux Municipales de 2026 à Toulouse se succèdent, les communistes de Haute-Garonne (PCF 31) entrent à leur tour dans la campagne en annonçant leurs chefs de file en la personne d’Inès Goffre Pedrosa, présidente du groupe communiste au Conseil départemental de Haute-Garonne, et de Pierre Lacaze, à la tête du groupe communiste à la Métropole de Toulouse.
Deux chefs de file qui prendront part au rassemblement des partis de gauche ou, si l’union ne se fait pas, conduiront une liste aux Municipales. « Nous n’imposons pas qu’Inès ou moi soyons têtes de liste », précise Pierre Lacaze avant d’ajouter : « Mais nous sommes potentiellement candidats à conduire une liste de rassemblement ou une liste du Parti communiste, si nous n’arrivons pas à nous rassembler ». Les communistes ont effectivement pour « ambition, avant tout, de construire une union des partis de gauche », c’est-à-dire avec « les Socialistes, les Insoumis, les Ecologistes, le Parti Radical de Gauche, Place publique, Génération.s, Génération écologie, et les personnalités des quartiers toulousains ».
Quant à une alliance avec Nadia Pellefigue, qui a récemment annoncé sa candidature, Pierre Lacaze considère : « Elle n’est pas soutenue par le Parti Socialiste, ni par la présidente de la Région. Sa candidature ne se situe pas dans l’union de la gauche. Elle est donc en dehors de notre débat ». Débat qui, en revanche, se poursuit avec la France Insoumise et son candidat, François Piquemal, député LFI de la quatrième circonscription de Haute-Garonne. « Au nom du fait qu’il est député, il veut s’imposer comme tête de liste. Il est impératif qu’il débatte avec nous, avec le Parti Socialiste, avec le PRG et avec Place publique à ce sujet », demande le président du groupe communiste à la Métropole de Toulouse avant d’estimer que « Jean-Luc Mélenchon a une stratégie de suicide de tous ses députés ».
Pour preuve, l’élu cite la candidature de Louis Boyard, le député la France insoumise de la 3e circonscription du Val-de-Marne, aux municipales partielles de Villeneuve-Saint-Georges. Elections qu’il a perdues au second tour (38,75% des voix), face à l’ancienne adjointe au maire de la commune et candidate des Républicains, Kristell Niasme. « Il s’est suicidé politiquement en refusant de soutenir le candidat communiste », juge Pierre Lacaze qui veut éviter la même chose à Toulouse et appelle de ses vœux un rassemblement de la gauche.
Mais, pour construire cette union, un projet est indispensable, selon l’élu qui déplore le fait « qu’aujourd’hui le casting fait trop l’actualité ». « Il faut d’abord que les partis soient d’accord sur le projet. Puis, on réglera la question du casting », appuie-t-il. C’est pourquoi, les communistes ont décidé de lancer une “Consultation populaire toulousaine” après les vacances d’hiver. « L’objectif est de recueillir les points de vue des Toulousains sur la politique municipale ou sur leurs attentes », indique Pierre Lacaze. Dans cette consultation, présentée sous forme de listes, les habitants peuvent cocher leurs différentes priorités parmi 12 « points qui nous semblent importants », déclare Inès Goffre Pedrosa.
On retrouve ainsi l’encadrement des loyers, un tarif jeune Tisséo à 10€ pour les moins de 26 ans, la création du RER toulousain ou encore la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment dans les transports. « Nous considérons que avons une parole originale à Toulouse et nous voulons être entendus à ce sujet », souligne le président du groupe communiste à la Métropole de Toulouse. Cette consultation, dont les résultats seront rendus publics, devrait durer jusqu’à l’été. En attendant, les communistes s’appuient sur des groupes de travail pour « élaborer les prémices d’un programme ». L’objectif : « se positionner définitivement sur une stratégie à l’été 2025 ».
Mais avant, les communistes vont donc aller de nouveau à la rencontre des différents partis gauches. « Nous allons voir s’ils sont d’accord avec nos propositions », annonce Pierre Lacaze qui tient à assurer : « Mais nous sommes prêts à en discuter ». « Si nous ne sommes pas d’accord sur le projet, nous produirons une liste avec les Toulousains qui nous suivent. Si nous sommes d’accord, nous verrons comment mettre en place la liste. Je pense que nous allons toutes les chances de gagner contre Jean-Luc Moudenc grâce à l’équipe qui sera choisie et non la tête de liste », affirme-t-il. D’après lui, le maire de Toulouse, candidat à sa réélection, est « en difficulté ».
« Je pense que c’est le mandat de trop pour Jean-Luc Moudenc et qu’il va échouer. Il avait failli en 2020. Sans le Covid, je me demande d’ailleurs s’il aurait pu être réélu », s’interroge l’élu et de poursuivre : « En 2026, cela fera 40 ans qu’il est dans la direction de la ville ou qu’il la dirige. On sent beaucoup d’exaspérations, y compris dans l’électorat de droite, notamment sur la question des transports avec les pistes cyclables qui apparaissent ou disparaissent, des changements de sens interdit ou de sens de circulation. Il y a beaucoup d’amateurisme qui se fait jour à un an des municipales, y compris sur le projet urbain ».
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