Alors que la saison estivale se termine, le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) déplore un « été catastrophique » pour les riverains de l’aéroport Toulouse-Blagnac.
Le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) l’avait annoncé en mars 2023 : il craignait que les nuits soient plus « dures pour les populations avec une programmation [de vols] battant les records. » En effet, la préfecture a approuvé le Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) de l’aéroport Toulouse-Blagnac le 4 octobre 2022. Un projet qui donnait un peu d’espoir aux habitants concernés par la pollution aérienne à Toulouse. Ces derniers s’attendaient à voir diminuer les vols, au moins la nuit. Mais la programmation des vols n’a finalement pas été celle escomptée.
Dans un communiqué, le collectif contre les nuisances aériennes dénonce des « records battus pour le trafic de nuit » de l’aéroport Toulouse-Blagnac. « Pour le mois de juillet 2023, les chiffres que nous avons collectés sont édifiants car ils affichent plus de 745 vols commerciaux entre 22h et 6h, soit un dépassement de 10% du précédent record de 2018 », détaille le CCNAAT. Selon leurs données, les compagnies qui alimentent le trafic aérien à Toulouse sont Ryan Air, Easy Jet et Volotea. « À elles trois, elles cumulent 75% des vols et 97% des décollages », précise le collectif avant d’ajouter : « Et pour le “Cœur de Nuit” un véritable retour en arrière puisque qu’avec un dépassement de 50% des valeurs de 2019 nous revenons au niveau record de 2018 (170 vols). »
Cette situation est à l’opposé de ce que le PPBE annonçait. C’est pour cette raison qu’une méfiance commence à s’installer : « Aujourd’hui, les lobbyistes de l’aéronautique annoncent à qui veut l’entendre que leur secteur est prêt pour la décarbonation et que leur transformation est en marche, que tout est possible si l’État, c’est-à-dire tous les contribuables leur octroient les milliards demandés. » Le collectif ajoute : « Qui peut les croire ? En tout cas pas ceux qui, même éloignés du couloir aérien, trompés par les promesses passées sont de plus en plus souvent réveillés pendant les chaudes nuits d’été. » Les riverains et le CCNAAT attendent désormais l’étude d’impact par approche équilibrée. Celle-ci devrait se pencher sur les scénarios pour réduire le bruit nocturne. « Entre espoir et colère, le CCNAAT veut encore croire que la raison finira par l’emporter », conclut le collectif.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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