Après l’opposition municipale, c’est au tour de certains électeurs des quartiers concernés de dénoncer la réduction du nombre de bureaux de vote à Toulouse ; ils dénoncent un éloignement des urnes dans une pétition en ligne.
De 68, ils sont passés à 54, soit 14 de moins. Nous parlons ici du nombre de bureaux de vote à Toulouse. Cette réduction a été décidée par la Mairie, en concertation avec la préfecture de Haute-Garonne, l’été dernier. Une réorganisation qui n’est pas du goût des électeurs résidant dans les quartiers où des bureaux de vote ont disparu, qui dénoncent un éloignement des urnes, exemples à l’appui : « Dans le quartier Fontaine Lestang, au lieu de l’école Étienne Billières, les électeurs se rendraient, pour les bureaux 124 et 125, à la Cartoucherie hors de leur canton ; pour les bureaux 126, 127 et 128, rue Lafage, hors de leur circonscription, avec un temps de trajet multiplié par cinq, passant parfois de cinq minutes à plus de trente, même avec les transports en commun », témoigne l’un d’entre eux.
Alors, les comités de quartier de Fontaine Lestang-Arènes, de Le Pech-Arènes et de Croix de Pierre ont lancé une pétition en ligne, sur le site change.org, pour demander à la mairie de renoncer à la suppression de certains bureaux de vote à Toulouse, « projet qui entrave le droit de vote des citoyens, en particulier des personnes âgées ou à mobilité réduite, à quelques mois des élections européennes, scrutin qui mobilise déjà difficilement ».
Un point de vue partagé par l’opposition municipale qui voit, derrière ce redécoupage, une manœuvre politique de la majorité visant à éloigner des urnes les électeurs des quartiers qui ne leur sont pas favorables :
Alerte magouille : Jean-Luc la charcute (@jlmoudenc) supprime le bureau de vote d'une personne sur 10 à #Toulouse !
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) December 3, 2023
Exemple de redécoupage avec carte et chrono ↘️
L'objectif ? Empêcher le vote des personnes les moins mobiles, dans les secteurs qui déplaisent à la mairie. pic.twitter.com/fH0X9teI3r
Pour l’équipe municipale, cette réorganisation des bureaux de vote « répond avant tout à un souci logistique. Comme Toulouse est la plus grande circonscription de France, du fait que Paris, Lyon et Marseille sont découpées en arrondissements, certains sites connaissaient une faible affluence et il convenait donc de rationaliser leur développement », détaillait le 5 décembre dans le Journal Toulousain Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire, qui avançait également l’argument d’une « difficulté à trouver des assesseurs ».
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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