Alors que le gouvernement est récemment revenu sur la décision de supprimer 4000 postes d’enseignants, le rectorat de l’académie de Toulouse a annoncé les mesures qui seraient prises à la rentrée 2025 sur son territoire.
Au rectorat de l’académie de Toulouse, on prépare déjà la rentrée scolaire 2025. Et, comme l’a annoncé Mostafa Fourar, le recteur, le nombre de postes d’enseignants sera stable. Tout comme au niveau national. Pour rappel, le gouvernement de François Bayrou est finalement revenu sur la décision de supprimer 4000 postes d’enseignants. Ainsi, seuls 470 seront supprimés dans le premier degré (écoles primaires) et 324 seront créés dans le second (collèges et lycées). 170 postes de personnels de direction, Conseiller principal d’éducation (CPE) et administratifs et 2 000 d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) supplémentaires sont par ailleurs prévus.
« Au niveau académique, nous avons une suppression de 22 postes dans le premier degré et une création de 12 postes dans le second degré. Ce à quoi il faut ajouter quatre postes d’administratifs, un poste de personnel de direction et cinq postes de CPE. Si on additionne le tout, le total est de zéro. Il n’y a donc pas de création, ni de suppression dans l’académie à la rentrée prochaine », estime Mostafa Fourar. En revanche, si le gouvernement avait maintenu sa décision de supprimer 4000 postes d’enseignants, la tendance n’aurait pas été la même. « Cela devait se traduire par moins 200 postes pour l’académie de Toulouse. On est à dix fois moins », indique Mostafa Fourar.
Pour expliquer cette suppression de postes, le recteur met en avant la baisse des effectifs. L’académie de Toulouse va, en effet, compter 226 436 élèves dans le premier degré à la rentrée 2025, soit 3 433 de moins (-1,5%). « L’effort de restitution des 22 postes va être réparti sur l’ensemble des départements », affirme Mostafa Fourar. Tous sont effectivement concernés par cette diminution des effectifs, même si l’Aveyron fait partie des plus touchés (-2,4%). C’est d’ailleurs dans ce département que le plus de postes seront supprimés, précisément 4. « Je voudrais souligner que le taux d’encadrement ne va pas baisser. Ces retraits de postes sont effectivement faibles par rapport à la baisse démographique », relève-t-il.
Ainsi, dans l’académie de Toulouse, le nombre d’élèves par classe va diminuer. Il passera de 21,5 à 21,3. « Même après le retrait de 4 postes, nous serons à 18,9 élèves par classe dans l’Aveyron », note le recteur. Département qui aura d’ailleurs le taux d’encadrement le plus élevé avec le Gers. Pour information, c’est en Haute-Garonne que le nombre d’élèves par classe est le plus élevé (22,7), mais il est en baisse par rapport à 2024 (22,8). « J’insiste sur le fait que chaque département va gagner en taux d’encadrement et donc qu’il y aura un allègement du nombre d’élèves par classe dans tous les départements », appuie Mostafa Fourar.
En ce qui concerne le second degré, les effectifs sont aussi en baisse dans tous les départements de l’académie de Toulouse, à l’exception de la Haute-Garonne (+0,5%). Ainsi, 580 élèves de moins sont prévus à la rentrée prochaine (-0,3%). « Quand on regarde leur répartition selon les différents cycles, on constate que seul le lycée professionnel va gagner des élèves à hauteur de 2,2% », informe le recteur. Ce qui représente une hausse de 469 élèves. Ce sont les collèges et lycées généraux et technologiques qui vont connaître la baisse d’effectifs la plus forte avec respectivement 523 (-0,4%) et 509 élèves (-0,9%) en moins. Toutefois, le second degré gagnera donc 12 postes d’enseignants.
Mais du côté du SNES-FSU Toulouse, on reste « vigilant » face à cette annonce. « Si le gouvernement parvient à faire adopter par le Parlement son projet de budget dans le cadre prévu par le nouveau Premier ministre, l’académie de Toulouse sera dotée à la rentrée de 12 postes d’enseignants du second degré supplémentaires. Le SNES-FSU accueille avec prudence cette annonce, car rien n’est encore joué au Parlement : un retournement de situation restant possible jusqu’à la dernière minute », prévient le syndicat d’enseignants du second degré dans un communiqué de presse. De plus, celui-ci juge que cette dotation de 12 postes pour le second degré « masque de fortes disparités ».
Le SNES-FSU relève ainsi « -21 postes pour les collèges, -60 pour les lycées généraux et technologiques et +59 pour la voie professionnelle ». Le recteur justifie ces différences : « Dans les collèges, la perte d’effectifs conduit à une suppression de 50 postes, mais nous en avons créé 29 pour l’accompagnement des élèves en quatrième et en troisième. Pour les lycées, 60 postes sont bien supprimés compte tenu des baisses d’effectifs, mais il y en aura 10 de plus pour les classes “Prépa Lycées”. Quant au lycée professionnel, une injection de 59 postes est prévue compte tenu de la montée pédagogique. Nous avons, en effet, ouvert beaucoup de formations ces dernières années ».
Mais ces dotations sont loin de satisfaire le syndicat. Il tient d’ailleurs à souligner que « les secondes “Prépa Lycées” sont loin de faire le plein cette année ». Celles-ci sont, pour information, destinées à des élèves de troisième admis en seconde mais qui n’ont pas obtenu leur brevet. Un dispositif dont le SNES-FSU « réclame la suppression ». « Ce serait en effet la suite logique de la décision d’Elisabeth Borne de renoncer à faire du diplôme national du brevet un examen d’entrée au lycée… Alors que ces classes avaient initialement vocation à accueillir les élèves ayant échoué au brevet et ne pouvant accéder au lycée, ce qui ne sera désormais le cas d’aucun élève ! », s’exclame-t-il.
En plus de cela, le syndicat regrette que l’académie de Toulouse « accompagne les flux d’élèves qui se déplacent des lycées généraux et technologiques vers la voie professionnelle à un rythme soutenu, tout en ouvrant en voie professionnelle un nombre encore insuffisant de places pour répondre aux demandes supplémentaires attendues ». « Nous continuons à travailler avec la Région et les chefs d’établissement pour ouvrir davantage de places et pour satisfaire les demandes des familles et des élèves », affirme Mostafa Fourar qui ne nie pas le fait d’être « encore en difficulté pour satisfaire les demandes des élèves voulant s’orienter vers la voie professionnelle, notamment en Haute-Garonne ».
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