Atmo Occitanie, observatoire de surveillance de l’air dans la région, a mené une étude pour connaître l’impact de l’abaissement de la vitesse sur la pollution atmosphérique, notamment à Toulouse. Les détails.
Connaître l’impact de l’abaissement de la vitesse sur la pollution atmosphérique. C’était tout l’objectif de l’étude menée par Atmo Occitanie, l’observatoire de surveillance de l’air dans la région. Pour ce faire, il a réalisé une « grande simulation » sur le territoire, comme l’indique Dominique Tilak, sa directrice générale. Dans le détail, Atmo Occitanie a modélisé un abaissement de la vitesse pour les véhicules légers, c’est-à-dire les utilitaires, les voitures et les deux-roues, de 10 kilomètres par heure sur les routes réglementées à 80 et 90 et de 20 kilomètres par heure sur celles à 130 et 110.
Ce qui représente 40% du réseau routier et 58% des distances parcourues en Occitanie. Puis, l’observatoire a mesuré l’effet de cette réduction sur la consommation de carburant, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et celles d’oxydes d’azote (NOx). Pourquoi ces derniers ? Tout simplement parce que les transports sont la principale source d’émission d’oxydes d’azote et le premier émetteur de GES dans la région.
Et la réduction de la vitesse aurait un impact « immédiat » sur leurs émissions, note Régine Lange, 1ère vice-présidente d’Atmo Occitanie. En effet, les quantités de gaz à effet de serre émises baisseraient de 2,6% et les émissions de NOx de 8,4% sur tout le réseau routier de la région. Quant à la consommation de carburant, elle diminuerait de 2,5%. Ce qui représente à la fois « un bénéfice environnemental » et « un bénéfice économique pour les conducteurs », selon Dominique Tilak.
Si l’on regarde maintenant par type de route, l’abaissement de la vitesse aurait un impact significatif sur les axes routiers à grande vitesse. En effet, si ceux à 130 kilomètres par heure passent à 110, la consommation de carburant baisse de 9%, les quantités de GES de 8,9% et les émissions de NOx de 22,9%. Alors que le bénéfice est atténué sur les routes à 80 et 90 kilomètres par heure avec une baisse seulement sur les NOx de 3,3%. En cause : les phénomènes de saturation des voies notamment aux heures de pointe.
Dans le cadre de cette étude, un focus a été fait sur « les territoires où le trafic routier est le plus important », indique Régine Lange. Parmi eux, figure la métropole de Toulouse. Et si, à l’échelle de la région, l’abaissement de la vitesse a un impact significatif, ce n’est pas vraiment le cas pour la Ville Rose. Ainsi, la baisse de la vitesse n’aurait pas d’effet sur la consommation de carburant. « Il n’y en a pas car peu de kilomètres sont parcourus sur ces routes », explique Dominique Tilak. En effet, celles à plus de 80 kilomètres par heure ne représentent que 39% des distances réalisées sur le territoire. De même, réduire la vitesse n’aurait pas d’impact sur les gaz à effet de serre. Ce qui peut s’expliquer par la saturation du réseau routier dans l’agglomération.
Et même, si l’on se concentre uniquement sur les routes concernées par la réduction de vitesse, cette baisse de la vitesse entrainerait une hausse de la consommation de 1,2% et des émissions de GES de 0,5%. Ce qui ne permettrait donc pas un bénéfice climatique localement. Un abaissement de la vitesse aurait quand même un effet positif à Toulouse puisque les émissions d’oxydes d’azote diminueraient de 2% sur l’ensemble du réseau routier et de 5% sur les routes concernées par la simulation. « Nous avons une réduction intéressante sur ce polluant et donc un bénéfice sanitaire qui reste à étudier », note la directrice générale.
En effet, Atmo Occitanie va désormais estimer l’effet de ces baisses de vitesse sur le nombre de personnes exposées à la pollution. Des données « essentielles pour mesurer l’impact sur la santé publique » alors que les principaux polluants atmosphériques provoquent des effets néfastes sur la santé, notamment des maladies respiratoires et cardiovasculaires, une augmentation du risque de cancer et une réduction de l’espérance de vie, selon l’observatoire. Ce dernier veut, ainsi, avec cette étude, « mettre en avant les enjeux climatiques et sanitaires de la réduction de la pollution de l’air pour mettre en mouvement les décideurs et les citoyens afin de faire évoluer les comportements ».
Et pour rassurer ceux qui sont « un peu obsédés par le temps, notamment celui qu’ils perdent », la directrice d’Atmo Occitanie liste : « Pour un trajet de 50 kilomètres par heure, rouler de 130 kilomètre par heure à 110 fait perdre 4 minutes et 12 secondes, de 110 kilomètres par heure à 90 ; 6 minutes et 4 secondes, de 90 kilomètres par heure à 80 ; 4 minutes et 10 secondes et de 80 kilomètres par heure à 70 ; 5 minutes et 22 secondes ». « En moyenne, nous avons donc 5 minutes perdues pour des résultats intéressants », résume Dominique Tilak.
Commentaires
Lucien le 10/03/2025 à 09:16
Et les écolos continuent de faire des pseudo études dans lesquelles la conclusion est définie au début de l'étude, tout cela pour démontrer qu'il faut abaisser plus la vitesse, dans l'optique finale de supprimer la voiture. Des tests sur l'autoroute au nord de Toulouse ont pourtant démontré il y a plusieurs années que la réduction de vitesse n'a aucun intérêt en terme de bruit et de CO2.