Revalorisation de salaires, recrutements, amélioration des remplacements… Qu’ils soient humains ou financiers, le recteur de l’académie de Toulouse a annoncé des moyens supplémentaires pour la rentrée scolaire 2023.
Ce lundi 4 septembre, plus de 500 000 élèves feront leur rentrée dans les écoles, collèges et lycées de l’académie de Toulouse, un effectif en baisse globalement. Mais à y regarder de plus près, les différents niveaux d’enseignement et les différents départements ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, dans le premier degré (écoles maternelles, élémentaires et primaires), le rectorat fait état de 2 099 élèves en moins par rapport à l’année précédente, une baisse constatée dans tous les départements sans exception. En revanche, dans le second degré (collèges et lycées), la démographie scolaire est en hausse (+1 274) ; une augmentation concentrée sur la Haute-Garonne qui comptera 104 744 élèves cette année.
Pour accompagner cette évolution, 22 postes d’enseignants seront supprimés dans le premier degré (nombre d’élèves en baisse) quand 184 seront créés dans le second degré (effectif en hausse). « Avec les postes administratifs, les accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH)…, ce sont 397 équivalents temps plein supplémentaires qui sont arrivés pour cette rentrée 2023 », précise Mostafa Fourar, le recteur de l’académie de Toulouse. De quoi permettre à ce dernier d’affirmer que « dans les écoles, il ne manquera aucun enseignant dans aucune classe, sauf cas exceptionnel d’un arrêt maladie… » Dans les collèges et lycées, par contre, l’objectif n’est pas atteint : « Un certain nombre de postes ne sont pas pourvus, notamment dans les établissements isolés et les disciplines en tension », explique-t-il.
Une situation qui fait écho au manque d’attractivité de la profession, maintes fois relevé par les syndicats de l’enseignement, qui dénoncent, entre autres, le recours trop important aux contractuels (1 429 cette année). Alors, à défaut de moyens humains, l’Éducation nationale a investi des moyens financiers pour faire en sorte que le métier séduise à nouveau. Ainsi, le salaire des enseignants sera revalorisé d’au moins 125€ net par mois et les perspectives de carrière améliorées. La rémunération des AESH, des médecins et infirmiers scolaires, des agents administratifs et techniques augmentera également. Mostafa Fourar annonce également que les missions complémentaires (sur la base du volontariat) comme le soutien scolaire, les aides aux devoirs… seront désormais rétribuées à hauteur de 1 250 € brut par an et par mission.
Les recrutements sont donc une préoccupation du rectorat, le remplacement des enseignants absents, en est une autre. « Il faut un professeur devant chaque élève », ambitionne Mostafa Fourar. Ce qui est loin d’être le cas puisque « certains élèves peuvent perdre une année entière dans toute leur scolarité à cause du non-remplacement des professeurs », constate-t-il. Si les absences de longue durée restent du ressort du rectorat, celles de moins de 15 jours sont à gérer par les directeurs d’établissements. Alors, pour aider ces derniers à trouver rapidement un enseignant qui pourra assurer la classe, un bureau dédié au remplacement a été créé, « ce qui devrait améliorer la situation », promet le recteur. De plus, il annonce une rémunération plus incitative aux suppléants : « 69€ l’heure au lieu de 45€. »
D’autre part, le rectorat souhaiterait réduire les absences dues à l’organisation même de l’Éducation nationale, c’est-à-dire les réunions, les formations… « Elles doivent être réalisées en dehors des temps scolaires des élèves », exige le Mostafa Fourar. Ce qui n’est pas du goût des syndicats. Selon le recteur, un temps de dialogue est en cours. Représentants des enseignants et de l’État ont ainsi jusqu’à la rentrée 2024 pour se mettre d’accord sur les modalités de cette demande ferme et nationale du ministère.
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