Réaménagement de carrefours, végétalisation de plusieurs rues, diminution de la pollution lumineuse… Voici les cinq aménagements, issus du programme de budget participatif de la ville de Toulouse “Mes idées pour mon quartier”, qui viendront améliorer le cadre de vie des habitants de Saint-Michel, du Busca, et d’Empalot. Voici plus de détails.
Dans le cadre du dispositif “Mes idées pour mon quartier“, les habitants de Toulouse ont eu la possibilité de déposer des projets d’amélioration de leur cadre de vie, et de voter pour. Ainsi, 1 600 propositions ont émergées et 83 ont été retenues après avoir recueilli plus de 11 000 votes au total. Dans le quartier de Saint-Michel, qui regroupe les secteurs de Saint-Michel, Le Busca, Empalot, Saint-Agne et l’Île du Ramier, cinq aménagements vont ainsi être concrétisés après validation des services techniques de la Mairie de Toulouse.
À l’intersection de l’allée des Demoiselles, des allées Mistral, de l’avenue Frizac et des rues Saint-Joseph et Duméril est aménagé un rond-point… dont on ne fait pas le tour. De quoi décontenancer certains automobilistes et provoquer des perturbations de circulation. Pour remédier à cette particularité, une habitante du quartier du Busca demande le réaménagement du plan de circulation de ce carrefour. Dans un même temps, elle propose de réduire la surface bitumée de cet espace et de le végétaliser. Ainsi que la création d’une piste cyclable allant de l’allée des Demoiselles à la rue Duméril.
Ce projet, qui a récolté 178 votes, a été retenu par les Toulousains et validé par la Mairie qui engage 200 000 euros pour la réfection du rond-point des Français Libres et du carrefour attenant, leur végétalisation et le traitement des discontinuités cyclables.
Chercher de l’ombre et de la fraicheur en été devient une activité très prisée des Toulousains. D’autant que de nombreuses rues de la ville ne disposent pas de végétalisation suffisante pour tempérer la hausse des températures. C’est notamment le cas de la rue Saint Roch sur laquelle les habitants demandent la création d’une trame verte. « Il semblerait possible de planter quelques arbres remarquables selon les opportunités et de diversifier la palette végétale du quartier », estime Héloïse. Elle propose ainsi de planter des arbres à fleurs, type paulownia, à la croissance rapide. A cette requête s’ajoute la plantation de plantes vivaces aux pieds des massifs d’arbustes, ce qui permettrait de surcroit de développer la biodiversité urbaine.
Des idées qui ont séduit les habitants du quartier et dont la Mairie a confirmé la faisabilité. En revanche, cette dernière prévient que ce projet de réaménagement, dont le budget a été estimé à 70 000 euros, « aura une incidence sur l’offre de stationnement sur voirie ». Ainsi, d’ici un à deux ans, la collectivité plantera plusieurs arbres rue Saint Roch ainsi que des plantes vivaces. Quant au choix des essences végétales, la Ville opterait plutôt pour des poiriers de Chine, des Alisiers blancs ou des Ormes de Lutèce.
Si l’éclairage public de la place du Busca a déjà été remplacé, ce n’est pas le cas dans tout le quartier où « des lampadaires éclairent violemment les façades provoquant inconfort pour les riverains et pollution lumineuse », comme le fait remarquer un habitant du secteur. Celui-ci propose logiquement que les luminaires des rues aboutissant à la place du Busca soient changés au profit d’éclairage LED, dirigé uniquement vers le sol.
Si l’idée générale a été gardée par la Mairie, elle a été quelque peu remaniée. En effet, la majorité municipale remplacera des lampadaires dans le quartier, mais ce sera le long du canal du Midi. Et ce sera par des réverbères à détecteurs de forme. « La détection de forme permet de maîtriser les couts d’exploitation de l’éclairage en apportant la lumière uniquement en cas d’usage avéré de l’espace public. Il s’agit de détecter la présence de mouvements humains la nuit. Les lampadaires ne fonctionneraient qu’à 20% de leur puissance, sauf quand ils détectent une personne », explique la Ville. Un investissement valorisé à hauteur de 50 000 euros.
Comme le rappelle une habitante du quartier, les mégots de cigarettes sont un véritable fléau environnemental. « En 2017, l’association Surfrider identifiait les mégots comme les principaux déchets plastiques retrouvés dans l’environnement, qu’il s’agisse des plages, des fonds marins, des rivières ou des lacs, dans lesquels ils libèrent nicotine, ammoniac, arsenic, mercure et même du plomb », précise-t-elle. Une situation résultant du jet de cigarettes au sol par les fumeurs, qui passent ensuite dans le réseau des eaux usées, pour finir dans la Garonne. Pour limiter cette pollution, il est proposé une sensibilisation massive du public, et surtout, d’équiper les bouches d’égout de collecteurs de déchets : « Le principe consisterait à installer un système de bac grillagé amovible qui permettrait la retenue, puis la collecte, des déchets piégés par ce filtre évitant ainsi leur chute dans l’égout et leur entrainement jusqu’à la Garonne. »
À ce projet, la Mairie a alloué une enveloppe de 30 000 euros. « Des filets filtrants seront installés sur les exutoires pluviaux de la Garonne », promet la municipalité, qui rappelle que « les actions de lutte contre les jets de mégots seront renforcées entre 2023 et 2026 avec la mise en place de la Responsabilité Élargie des Producteurs de tabac.
« Pour accroitre la connaissance des citadins dans le fonctionnement des écosystèmes urbains, des plantes, des insectes… Pourrait-on investir dans de nouvelles plantations sur la bande verte, le long du rectorat et de la voie SNCF ? » L’idée de cette habitante du quartier Saint-Agne serait d’y semer des plantes annuelles ou bisannuelles telles des bleuets, des lotus, de la chicorée, des arbres et arbustes et d’y placer des installations visant à développer la biodiversité comme des pièges à graines, des rondins en décomposition… Voire même d’y accueillir les plantations des écoliers du quartier.
A cette proposition, la Mairie répond par la création d’un “jardin en mouvement”, sur la bande végétale longeant la voie ferrée. Le principe serait proche de celui de la friche, où l’entretien de l’espace vert est cantonné au strict minimum. « L’objectif est de laisser les végétaux évoluer par eux-mêmes, en faveur de la biodiversité urbaine. Le site en question pourrait accueillir une vingtaine d’arbres supplémentaires (dont des arbres fruitiers), des arbustes (à fleurs et petits fruits), ainsi qu’une prairie fleurie naturelle de 1 000 m² », précise la Ville.
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