À l’instar de plusieurs députés de la France Insoumise, Anne Stambach-Terrenoir, la députée de la deuxième circonscription de Haute-Garonne, s’est rendue au CHU de Toulouse ce jeudi 8 septembre. Dans le cadre de l’opération #AlloSégur, qui vise à recueillir les doléances des soignants, ils lui ont fait part des difficultés au sein de l’hôpital.
L’hôpital a échappé à « la catastrophe annoncée » cet été, assurait François Braun, le ministre de la Santé, dans le Quotidien du Médecin. Mais les députés de la Nupes ne sont pas de cet avis. « Les conditions de travail ont été catastrophiques dans les services d’urgence », déplore la députée de la deuxième circonscription de Haute-Garonne, Anne Stambach-Terrenoir.
Face à ce constat, les députés de la France Insoumise ont lancé l’opération #AlloSégur. Depuis le début de l’été, ils se rendent dans les hôpitaux de tout le territoire « pour recueillir les doléances des soignants dans divers services, et identifier les besoins matériels et humains », explique Anne Stambach-Terrenoir. « C’est un travail d’enquête populaire du système de santé. Nous voulons avoir une vision d’ensemble », souligne-t-elle.
La députée s’est ainsi rendue à l’hôpital de Purpan ce jeudi 8 septembre. Le CHU de Toulouse a éprouvé de nombreuses difficultés cet été. « Cela a été difficile pour tous les services, notamment les urgences. Nous avons manqué de personnel, avec les départs en congés, et beaucoup de lits ont fermé. Il en manquait une centaine », rapporte Victor Alava, secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux de Haute-Garonne.
Le service des urgences adultes de l’hôpital Purpan était d’ailleurs en grève lors de la période estivale. Il ne recevait que « les urgences vitales adressées par le Samu ». « Le service a réussi à obtenir 30 postes supplémentaires. Mais je ne sais pas si les lits fermés ont rouvert », précise Victor Alava. Il ajoute : « Cela fait 20 ans que l’on détruit l’hôpital et l’on arrive maintenant à la catastrophe. Les hôpitaux sont dans un état pitoyable aujourd’hui ».
Les soignants de l’hôpital de Purpan avaient donc de nombreuses réclamations à faire lors de la venue de la députée. « Nous demandons la réouverture des lits, la titularisation de tous les agents, la revalorisation des grilles salariales, la réintégration des soignants non vaccinés et un changement dans la façon de gérer les hôpitaux », liste le secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux.
Selon lui, « on a fait des hôpitaux des entreprises ». « On a déshabillé l’hôpital au profit du privé », estime Victor Alava. Il espère que la visite d’Anne Stambach-Terrenoir et surtout, l’opération #AlloSégur, changera les choses. « C’est appréciable que des députés s’intéressent à nous. D’autant que nous n’avons pas réussi à inverser la vapeur par nos propres moyens pour le moment », constate le secrétaire adjoint.
Après son passage à l’hôpital de Purpan, la députée se déplacera dans plusieurs autres hôpitaux du département de la Haute-Garonne ce mois-ci. « L’idée est de multiplier ces rencontres dans les jours et semaines à venir », annonce Anne Stambach-Terrenoir. Ce travail d’enquête des députés donnera ensuite lieu à une restitution sous forme de rapport au mois de septembre.
« Nous voulons rendre compte de ce que vivent les soignants. Ils n’en peuvent plus de sonner l’alarme dans le vide », déplore la députée. Ce rapport servira ensuite « de base de travail pour nourrir des amendements et proposer un contre-projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS, ndlr) », indique Anne Stambach-Terrenoir. Pour information, ce dernier doit être examiné par les parlementaires à l’automne prochain.
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