Solitude, pression, épuisement… Le ras-le-bol d’une infirmière toulousaine qui quitte le libéral

Revenir travailler à l’hôpital après avoir été en libéral, c’est ce qu’a fait Marie, ex-infirmière libérale dans le Nord de Toulouse. Plus de vie personnelle, charge de travail intense et tâches administratives conséquentes… Autant de contraintes qui l’ont poussée à retourner en établissement hospitalier.

Après dix ans, adieu le libéral. Marie a pris la décision de retourner à l’hôpital. Infirmière diplômée d’Etat en 2012, la Toulousaine a travaillé en établissement hospitalier durant trois ans avant de se diriger vers le libéral. Mais après plus de dix ans en tant qu’indépendante, elle a fait le choix de retourner en établissement hospitalier pour retrouver un cadre. En effet, l’infirmière effectuait bien souvent des tâches qui n’incombait pas à sa profession. « Je me rendais chez mes patients pour une piqûre et pouvait me retrouver à aller chercher le courrier, ouvrir la fenêtre ou réparer la télé », témoigne t-elle avant d’ajouter : « Au début cela me faisait plaisir de les aider. Mais en faisant ça pour tous les patients, je perdais beaucoup de temps ».

Au-delà de ça, Marie souhaite retourner en structure hospitalière pour briser la solitude inhérente au statut d’indépendant qui implique certains choix loin d’être aisés. « Qu’est-ce que je fais si un patient perd connaissance ? Je réanime ? J’appelle les pompiers ? Les deux en même temps ? C’est compliqué », explique Marie qui poursuit : « En structure, les médecins sur site et les collègues infirmiers ne sont jamais bien loin ». En tant qu’infirmière libérale, la Toulousaine estime par ailleurs ne pas avoir le droit à l’absence. « On ne peut pas être malade. Si je ne vais pas faire ma tournée, personne ne la fera à ma place ». Même souffrante, Marie rend donc visite à ses patients « avec un masque, un bonnet et deux de tension ». Et même en congés ou en soirées, l’infirmière est sollicitée. « C’est très envahissant », déplore-t-elle.

La proposition de loi sur la profession d’infirmier adoptée à l’unanimité par les députés

Une lueur d’espoir se dessine toutefois à l’horizon pour la profession. Attendue depuis deux ans par le corps médical, la proposition de loi visant à rénover le métier d’infirmier a été adoptée à l’unanimité mardi 11 mars par les députés en première lecture. Les auteurs de ce texte souhaitent notamment une meilleure reconnaissance des missions des infirmiers, mais également une évolution de leurs compétences. Ce qui passe par l’autonomisation de cette profession qui endosse déjà des responsabilités allant au-delà de ses missions.