L’année 2022 a été marquée par une crise de la demande qui se poursuit en 2023. Le premier trimestre a enregistré une baisse significative des ventes immobilières dans l’agglomération de Toulouse. Cette tendance est principalement due aux refus de financement, avec un taux d’annulation de 30%, contre 18% au premier trimestre 2022.
Le marché de l’immobilier connaît une crise sans précédent. Selon l’ObserveR de l’immobilier toulousain, les ventes au détail, c’est-à-dire directement aux particuliers ou aux investisseurs, ont chuté de 65% au premier trimestre 2023 par rapport à la même période en 2022 et en 2021 dans l’agglomération de Toulouse. Seuls 530 logements neufs ont été commercialisés sur les trois premiers mois de l’année. C’est un niveau jamais atteint depuis la création de l’observatoire en 2002.
Cette situation s’explique essentiellement par les difficultés d’accès au crédit immobilier. Les taux d’intérêt ont fortement augmenté et les conditions d’octroi se sont durcies, entraînant un taux d’annulation record de 30% des ventes au premier trimestre de 2023, contre 18% sur la même période en 2022. « Le nombre d’investisseurs est particulièrement concerné », indique l’observatoire. Leurs achats sont en baisse de 73% par rapport au premier trimestre 2022 et de 78% par rapport à celui de 2021.
Malgré une baisse de 57%, les ventes aux propriétaires occupants résistent mieux que les ventes aux investisseurs, grâce notamment aux dispositifs d’aide à l’accession à la propriété, comme le prêt social location-accession (PSLA) ou le prix maîtrisé. Les ventes aidées représentent 25% des transactions au premier trimestre 2023.
Face à cette crise de la demande, l’offre de logements reste à un niveau très bas, d’après l’observatoire. Les promoteurs ont mis en vente 1 187 logements au 1er trimestre 2023. Ce qui est stable en comparaison avec l’an dernier, mais en baisse de 29% par rapport au premier trimestre 2021.
Dans le même temps, les prix continuent leur forte progression. « Cette dernière est particulièrement marquée sur ce trimestre avec une hausse de 9% par rapport au premier trimestre 2022 et environ 14% par rapport au premier trimestre 2021 », selon l’observatoire de l’immobilier neuf à Toulouse.
Il note que stagnation de l’offre et la hausse des prix ont pour conséquence « une baisse de la demande certainement accentuée par un phénomène “d’auto-censure” des ménages qui, baignant dans des informations anxiogènes, renoncent ou reportent leurs projets immobiliers ».
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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