Plus présent sur la scène européenne depuis 2010, le TFC a l’occasion de décrocher un ticket pour la Coupe d’Europe en remportant la Coupe de France samedi soir face à Nantes (21h). Pourtant, cette consécration pourrait lui échapper, la faute à un point de règlement. Explications.
Ce sont nos confrères de l’Equipe qui ont été les premiers à révéler cette information ce vendredi dans leurs colonnes : même en cas de victoire contre Nantes au Stade de France, le TFC pourrait bien être privé de Coupe d’Europe. Pour rappel, chaque saison, une place est attribuée automatiquement pour le vainqueur de la Coupe de France. Celui-ci a alors l’opportunité de disputer la Ligue Europa (deuxième des coupes d’Europe au niveau du prestige).
La raison ne vient pas du niveau sportif mais bien de l’administratif. Car l’UEFA, l’instance européenne en charge de l’organisation des compétitions, a pris position dans son règlement concernant la multipropriété des clubs. En résumé, ce fameux article 5 interdit à deux clubs détenus par le même actionnaire de disputer la même compétition.
Or le club de la Ville rose a été repris en 2020 par le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners. Celui-là même qui est également devenu majoritaire au sein du club transalpin de l’AC Milan en juin 2022. L’équipe dans laquelle joue notamment les internationaux Olivier Giroud et Mike Maignan pointe actuellement à la quatrième place de Serie A, synonyme de qualification en Ligue des Champions (l’épreuve européenne de référence).
Deux problèmes se présentent donc : d’une part, les Milanais pourraient être reversés en Ligue Europa à l’issue des phases de poules et donc se retrouver dans la même compétition que les Toulousains. Et si les Rossoneri sont encore à la lutte pour le podium, ils sont sous la menace d’autres formations comme l’AS Roma, l’Inter Milan ou l’Atalanta, entre autres. En sachant que la 5e et la 6e place du championnat italien est aussi qualificative pour les Coupes d’Europe.
Ce cas de figure (qui tend à se multiplier) a déjà eu lieu en 2017 avec la qualification de Leipzig et Salzbourg en Ligue des Champions. Pour régler le souci, le groupe Red Bull, actionnaire des deux clubs, avait effectué des modifications au sein de la structure d’une des deux formations. En sera-t-il de même pour RedBird Capital Partners ? Pour le moment, nous n’en savons rien et les dirigeants du Tef’ n’ont pas répondu aux demandes de l’Equipe sur la question.
Reste donc à savoir qui de Toulouse ou du Milan AC aurait le droit de disputer les compétitions européennes. Là aussi, le règlement de l’UEFA est précis : « Si plusieurs clubs ne remplissent pas les critères visant à assurer l’intégrité de la compétition, un seul d’entre eux peut être admis dans une compétition interclubs de l’UEFA, conformément aux critères suivants : le club qui, par ses résultats sportifs, se qualifie pour la compétition interclubs de l’UEFA la plus prestigieuse (c’est-à-dire par ordre décroissant d’importance UEFA Champions League, UEFA Europa League ou UEFA Europa Conference League); le club le mieux classé dans le Championnat national donnant accès à la compétition interclubs de l’UEFA correspondante; le club dont l’association est la mieux classée dans la liste d’accès. »
Si Milan se qualifie pour la Ligue des Champions, il aura donc la priorité. Tout comme s’il doit se contenter la Ligue Europa puisque cela voudra dire qu’il aura terminé à la 5e place de son championnat alors que le TFC, lui pointe actuellement au 12e rang de Ligue 1. Enfin, si les Violets venaient à faire une remontée folle jusqu’à la cinquième place, l’indice UEFA est plus favorable à l’Italie. Le seul cas de figure qui serait positif pour Toulouse, c’est celui dans lequel Milan ne se qualifie que pour la Ligue Europa Conférence en terminant sixième.
Les cas de Leipzig et Salzbourg avaient créé un précédent. Et on sait que cette notion de multipropriété intéresse de plus en plus les investisseurs dans le monde du football. Depuis que le club anglais de Manchester United est en vente, de nombreuses rumeurs font état d’intérêt de la part notamment de QSI, propriétaire du PSG ou Ineos, aux commandes de l’OGC Nice.
Invité de l’émission Overlap en mars, le président de l’UEFA Aleksander Ceferin avait confié : « Nous devons parler de ces réglementations et voir ce qu’il faut faire à ce sujet. Il y a de plus en plus d’intérêt pour cette multipropriété. Nous ne devrions pas simplement dire non aux investissements pour la propriété de plusieurs clubs, mais voir quel type de règles nous fixons dans ce cas, car les règlements doivent être stricts. », comme le rapportait The Times.
La solution à ce casse-tête pourrait donc venir de l’instance européenne elle-même. Avant de se donner un mal de crâne pour régler cette situation un peu particulière, les Violets doivent rester concentrés sur la préoccupation principale : cette Coupe de France à ramener à dans la Ville rose 66 ans après la dernière. Le reste pourra bien attendre et ne sera alors qu’un problème bien secondaire…
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