Ce jeudi 27 mars, le directeur du Théâtre de la Cité de Toulouse, Galin Stoev, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à l’été 2026. Cette décision est le résultat de nombreuses « crises passées et présentes » que connaît l’établissement. Explications.
La situation ne semble pas s’améliorer dans cet établissement culturel toulousain. En effet, ce jeudi 27 mars, le metteur en scène et directeur du Théâtre de la Cité, Galin Stoev, a annoncé qu’il quittera ses fonctions à l’été 2026, avant la fin de son mandat prévu en 2027. Ce choix, il le justifie par la dégradation des conditions financières et politiques entourant le Centre Dramatique National (CDN) de Toulouse Occitanie.
Dans un communiqué de presse, le directeur du Théâtre de la Cité de Toulouse a présenté les raisons qui le motivent à quitter ses fonctions. Il revient d’abord sur ses débuts : « Depuis mon arrivée en janvier 2018, je me suis employé à ce que le Théâtre de la Cité – Centre Dramatique National Toulouse Occitanie soit une grande maison des artistes, aux qualités et savoir-faire certains, où l’accueil des équipes puisse se faire sur-mesure, au plus près de leurs besoins. » Il explique alors avoir transformé l’établissement en « lieu de vie animé et festif, ouvert à toutes et tous grâce à un large public curieux et fidèle ».
Or, la baisse drastique des subventions publiques menace cet équilibre. « Aujourd’hui, le CDN est confronté au retrait de la quasi-totalité des financements du Conseil départemental de la Haute-Garonne depuis avril 2024 et à la baisse lourde de la subvention de la Métropole toulousaine cette année », déplore-t-il avant d’ajouter : « Cela s’auditionne aux décisions de la Région et de la DRAC Occitanie pour atteindre une baisse totale des subventions publiques de 470 000 euros dès l’exercice 2025. »
Cette situation entraîne des conséquences lourdes. « Le théâtre se retrouve à annuler La Biennale – festival international des arts vivants, ainsi que des partenariats et coréalisations avec les théâtres toulousains, ce qui créera un effet domino désastreux », selon le directeur.
Pour Galin Stoev, ces restrictions ne sont pas qu’une question de finances, mais traduisent un véritable changement de cap pour le Théâtre de la Cité de Toulouse. « Un changement de paradigme, pourtant jamais explicitement énoncé, s’installe de plus en plus dans notre quotidien », affirme-t-il. Il regrette ainsi un glissement vers une gestion plus marchande de la culture, qui favoriserait « l’autofinancement voire la rentabilité au détriment de la création, de la recherche et de l’expérimentation ».
De plus, Galin Stoev explique être contraint de « réécrire le projet de direction pour lequel j’ai pourtant été renouvelé il y a un an par Madame la ministre de la Culture ». Une démarche qu’il estime incompatible avec sa vision : « Il devient extrêmement difficile pour moi de repenser, pour la énième fois, les axes et les priorités des derniers 18 mois […] sans que le désir ne soit altéré par une morosité généralisée. »
Face à cette situation, Galin Stoev préfère passer le relais : « Je pense qu’il est plus honnête, envers le théâtre et envers moi-même, de laisser la place à une ou un nouvel artiste et à d’autres façons de faire pour un nouveau cycle. »
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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