L’autrice et illustratrice toulousaine Mathilde Lemiesle a sorti une nouvelle BD “Grossesses Plurielles : Histoires de (futurs) parents” aux éditions Hatier. Dans celle-ci, elle a regroupé pas moins de 150 témoignages de femmes et d’hommes. Autant d’histoires qui permettent de raconter sans tabou les vécus autour de cette expérience.
« Je ne me reconnaissais pas spécialement dans les livres de grossesse », confie Mathilde Lemiesle. Après “Mes presques riens”, l’autrice et illustratrice toulousaine revient avec une nouvelle bande dessinée “Grossesses Plurielles : Histoires de (futurs) parents” aux éditions Hatier. Si dans la première elle parlait des tabous autour de la fausse couche, elle évoque ici la grossesse de A à Z, c’est-à-dire du désir d’enfant jusqu’à la fin du post-partum.
« Je recevais pas mal de témoignages à ce sujet que je mettais ensuite en dessin sur mon compte Instagram. J’ai vu qu’il y avait une forte réactivité autour de ces publications. C’est ainsi qu’est née l’idée de faire cette BD sur la grossesse », raconte Mathilde Lemiesle. En suivant le parcours d’une jeune femme, la narratrice, le lecteur retrouve dans cet ouvrage des informations sur le congé parental, l’allaitement ou encore la péridurale. Le tout de manière ludique.
Cette BD n’est effectivement pas un guide sur la grossesse. « Ce n’était pas du tout mon ambition, loin de là. Je voulais faire une miscellanée, un recueil de témoignages autour de ce moment si particulier », précise l’autrice. Contrairement à la BD “Mes presques riens”, Mathilde Lemiesle ne raconte donc pas son histoire. « J’avais déjà écrit un livre qui parlait de mon vécu et ne trouvais pas d’intérêt à en faire un autre. En revanche, ce que vit la narratrice peut des fois être autobiographique, même si elle s’éloigne de mon histoire. Elle s’inspire de moi et aussi d’autres personnes », indique-t-elle.
Cette fois, l’autrice a donc voulu faire parler des personnes, à travers des témoignages et des parcours de vies, qui ont toutes une expérience de la grossesse différente, d’où le titre “Grossesses Plurielles”. « L’idée était que ce soient des femmes et hommes qui racontent leur point de vue pour donner un portrait de ce que c’est être enceinte actuellement en France », explique Mathilde Lemiesle.
Pour construire cette BD, l’autrice et son éditrice ont ainsi rassemblé pas moins de 150 témoignages. « Cela s’est fait à moitié sur les réseaux sociaux et à moitié auprès de notre entourage. Nous avons envoyé des questionnaires, puis avons lu, trié et rangé de manière chronologique tout ce que nous avions reçu », rapporte-t-elle. Tout un travail de sélection qui n’a pas été évident tant les expériences de la parentalité sont nombreuses et différentes.
« Je ne pouvais pas parler de tout le monde. Mais j’ai essayé de rassembler le plus de personnes possibles », assure-t-elle. Et ceci, pour qu’un maximum de parents et de femmes, qui sont « en préparation d’une grossesse, sont enceintes ou l’ont été », s’y retrouvent. « En lisant la BD, on peut se dire : “Je me reconnais, j’ai aussi vécu ça ou une personne de mon entourage en a fait l’expérience” que ce soit des bons ou des mauvais moments », estime l’autrice.
Mathilde Lemiesle n’a effectivement pas fait l’impasse sur les tabous qui touchent à la maternité, tels que la fausse couche, le déni de grossesse ou le fait de regretter d’avoir fait un enfant. « Il y en a énormément parce que la grossesse concerne le corps de la femme et la “sexualité”. C’était important pour moi qu’un livre parle de cela », informe-t-elle. Briser les tabous donc, mais également les clichés.
« Il y a plein de choses qu’on attend de nous, comme notamment le fait de tomber en amour pour son bébé dès sa naissance. Je ne l’ai pas forcément ressenti et il y a tout de suite une culpabilité qui arrive. Alors qu’il n’y a pas une seule manière de devenir mère », souligne l’autrice qui travaille à présent sur un nouveau projet de bande dessinée. « Je fais un livre dans la continuité de mon premier “Mes presques riens”. Il abordera aussi la grossesse arrêtée, mais d’un point de vue historique et sociétal pour comprendre d’où vient ce tabou », annonce-t-elle.
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