Ce lundi 28 avril, dans la Ville rose, débutait les travaux de rénovation de l’avenue Étienne-Billières. Après plusieurs mois de concertations, la suppression des contre-allées a débuté, ouvrant la voie à une profonde métamorphose de cet axe de l’Ouest toulousain reliant Patte d’Oie et Saint-Cyprien.
Les travaux de la future Ligne C du métro ne sont plus les seuls à agacer les Toulousains. Avant que les pelleteuses n’investissent l’un des plus grands axes du centre-ville, la journée du 28 avril marquait le lancement des travaux de l’avenue Étienne-Billières et la disparition de ses contre-allées. L’objectif ? Installer une large piste cyclable et élargir les trottoirs pour apaiser la circulation, sécuriser les déplacements et redonner toute leur place aux mobilités douces.
Une perspective qui plaît à certains Toulousains : « Franchement, c’était devenu un calvaire de marcher sur l’avenue, surtout avec une poussette », témoigne Claire, habitante du quartier depuis dix ans. « Entre les voitures mal garées et les trottoirs minuscules, c’était devenu dangereux pour les piétons. Alors oui, ça va être galère pendant les travaux, mais je suis ravie qu’on pense enfin aux usagers des trottoirs ! »
Même son de cloche chez les cyclistes : « Chaque fois que je traversais Billières, je serrais les dents », raconte Paul, usager quotidien du vélo, qui profitera d’ici peu d’une piste cyclable flambant neuve. « On frôle les portières, les automobilistes ne nous voient pas… Avec la future piste sécurisée, on va pouvoir souffler. »
Alors forcément, quand Jean-Paul Bouche, maire du quartier Saint-Cyprien, a posé l’idée sur la table lors d’une réunion entre habitants, les sourires étaient au rendez-vous : « Il n’y a pas de perdant dans cette opération de réaménagement », explique-t-il. « Après concertation avec les habitants, le projet a fait l’unanimité. Les piétons comme les cyclistes sont ravis. Les seules réclamations émanent des commerçants, qui estiment que les racks à vélo ne sont pas assez nombreux. »
Mais tous ne partagent pas cet enthousiasme. D’abord, parce que le nombre de places de stationnement va fortement diminuer, passant d’une cinquantaine à douze après les travaux. Dans la foulée, des emplacements livraison (8), réservés aux personnes à mobilité réduite (3), et aux motos (12) seront installés. Chez les automobilistes, la pilule passe mal. « Supprimer les contre-allées, c’est nous pousser dehors ! » s’insurge Michel, chauffeur-livreur. « Où va-t-on se garer maintenant ? »
Une inquiétude partagée par quelques commerçants de l’avenue, qui craignent une baisse de fréquentation de leur magasin. « Nos clients viennent parfois de loin, en voiture. Sans stationnement, comment vont-ils faire ? » s’interroge Kenan*, qui travaille dans une boutique, collée à la contre-allée dont le temps est compté. Jean-Paul Bouche tient cependant à rassurer : « Dans toutes les villes où ce type de travaux a été effectué (remplacement de places de stationnement au profit des mobilités douces, NDLR), les commerçants bénéficient grandement de l’arrivée des piétons et des vélos. »
Il faudra encore attendre pour confirmer ou infirmer cette affirmation puisque le chantier devrait durer plusieurs mois, et s’intensifier à partir du mois de juillet. Le nouveau visage de l’avenue Étienne-Billières est quant à lui attendu d’ici la fin de l’année 2025.
*Prénom modifié
Hicham Bennis
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