Les Castellers de Tolosa est la première association dédiée aux castells, activité consistant à l’édification de tours humaines, à Toulouse. Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2010, cette tradition est très populaire en pays catalan.
« De la force, de l’équilibre, du courage et du bon sens ». Telle est la devise des castellers. Ces derniers doivent effectivement être au moins dotés de ces quatre qualités pour parvenir à se jucher sur les épaules les uns des autres afin d’édifier une tour humaine. Cette pratique, dénommée “castells” qui signifie châteaux en français, est très populaire en pays catalan. Vous en avez d’ailleurs peut-être déjà vu lors de la feria de Millas, dans les Pyrénées-Orientales, ou lors des fêtes traditionnelles en Catalogne, notamment à Barcelone.
Si c’est le cas, nul doute que vous avez été impressionné par ces tours humaines pouvant parfois atteindre jusqu’à dix étages et érigées au rythme de mélodies traditionnelles. Leur édification est effectivement accompagnée en musique avec un instrument à vent appelé gralla et de timbals. Inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2010, les castells ont vu le jour il y a plus de 200 ans dans le Sud de la Catalogne et la région compte à présent plus de 13 000 castellers répartis dans une centaine de groupes.
Une tradition que compte bien perpétuer l’association les Castellers de Tolosa, surnommée “Totxos”, soit brique en français, en référence à l’architecture toulousaine. Celle-ci vient tout juste d’être créée et est la première colla, c’est-à-dire regroupement de castellers, de la Ville rose. « Il n’en existait pas à Toulouse jusqu’à présent. Ce qui est assez surprenant étant donné la proximité de la Ville rose avec la Catalogne », s’étonne Marta Marimon, à l’origine de l’association.
Et la France n’en compte que trois autres : les Castellers de Paris, les Castellers del Riberal à Baho et les Castellers de Prades, toutes deux dans les Pyrénées-Orientales. Si l’association des Castellers de Tolosa vient d’être fondée, la colla s’est constituée un an plus tôt. « Un de mes collègues de travail et moi avons décidé de la créer pour promouvoir et diffuser la culture des castells à Toulouse et dans sa région », raconte Marta Marimon.
L’association les Castellers de Tolosa est désormais constituée d’une trentaine de personnes, des Catalans, mais également des Français et Italiens, et de tout âge. « C’est une activité intergénérationnelle. Le plus petit a trois ans et le plus âgé autour de 60 ans », indique-t-elle. Toute colla a effectivement besoin d’un enfant pour former le sommet de la tour humaine. Mais tout le monde, quelle que soit sa condition physique, a sa place dans les castells.
Les plus forts se mettent à la base, les plus légers au-dessus, les enfants montent tout en haut de la tour tandis que les autres soutiennent la base ou rythment la construction en musique. Et pas besoin d’expérience non plus pour rejoindre les Castellers de Tolosa. « La plupart d’entre nous n’en avait pas au départ. Nous sommes là pour apprendre la pratique aux gens », assure la fondatrice de l’association qui propose en effet des formations pour tous les niveaux.
Le groupe, qui s’entraîne depuis mars dernier, a déjà pu faire une démonstration de ses talents lors du Forom des Langues du Monde à Toulouse et une autre représentation est prévue en novembre à Prades. Lors de celle-ci, les Castellers de Tolosa pourront arborer la traditionnelle faixa, une sorte de ceinture servant aux personnes à monter et descendre les unes sur les autres, et leurs chemises de couleur marron. C’est celle-ci qui indique à quel groupe les castellers appartiennent.
L’association ne compte pas faire de concours pour le moment, comme cela se fait en Catalogne, notamment. « Mais peut-être que nous en ferons dans deux ou trois ans », annonce Marta Marimon. En attendant, l’association est à la recherche de nouveaux castellers. « Plus on est, plus on peut faire une tour haute. En Catalogne, les collas atteignent facilement 200 personnes. Il n’y a pas de limite. Mais si nous pouvons être 50 à 60, ce sera déjà très bien », sourit la fondatrice de l’association.
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