En Occitanie, 12% des résidences principales ont changé d’occupants. Et dans trois cas sur dix, les nouveaux arrivants sont propriétaires. Mais à Toulouse, cette proportion est fortement réduite au vu des prix de l’immobilier. Selon les derniers chiffres de l’Insee, il serait donc de plus en plus difficile d’acquérir un bien dans la Ville rose.
“En Occitanie, 59% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale en 2018″, constate l’Institut national de statistiques (Insee) dans sa dernière étude sur l’accession à la propriété. Un chiffre en augmentation sur 50 ans (52%), mais qui révèle des disparités territoriales. En effet, plus l’on se rapproche des grandes villes comme Toulouse ou Montpellier, et plus le nombre de propriétaires de logement diminue. Une tendance d’autant plus marquée que l’accession à la propriété avait été dynamisée par les différentes politiques publiques dans les années 1970 et 1980. Une fois cet essor essoufflé, la part des propriétaires s’est effondrée dans les agglomérations. Et ce depuis 2008. L’Insee y voyant plusieurs explications: “Niveau des prix de l’immobilier, pouvoir d’achat et composition des ménages.”
À Toulouse, 17.8% des résidences principales ont changé d’occupants en 2018. Et seulement 2.5% des ménages qui ont emménagé étaient propriétaires, contre trois sur dix en Occitanie. Une donnée qui n’est pas surprenante dans une ville où la majorité des biens restent des appartements, et où les habitants sont plus souvent des étudiants ou des jeunes actifs. Ceux-là ne disposant généralement pas d’un revenu suffisant pour penser à l’acquisition d’un bien immobilier. Ainsi, selon les chiffres de l’Insee, les nouveaux propriétaires d’Occitanie déclarent un revenu 40% supérieur à celui des locataires. À Toulouse, l’écart est encore plus criant puisqu’il arrive à 60%. Autrement dit, comme le constate logiquement l’Insee, “les revenus d’un ménage sont déterminants pour accéder à la propriété”.
En Occitanie, les maisons ont particulièrement la côte. Entre 2014 et 2018, elles représentaient 60% des transactions. Mais à Toulouse et sa banlieue, seules 29% des ventes immobilières étaient des maisons individuelles. Des biens dont le prix varie en fonction de la densité de population: “Le prix moyen pour les maisons est plus élevé en se rapprochant des villes centres“, précise l’Insee. Toulouse ne dérogeant pas à la règle, les prix de l’immobilier y sont chers; plus cher qu’à Montpellier par exemple (30 000 euros de plus en moyenne).
Quant aux appartements, ils s’affichaient en 2018 à 2 600 euros le mètre carré dans la Ville rose, un prix bien plus élevé que dans le reste de la région, même s’il se trouve à la baisse au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la métropole (2 000 à 3 000 euros le mètre carré). Des tarifs qui n’ont cessé d’augmenter depuis
Des contraintes de revenus et de prix à la hausse qui limitent l’accession à la propriété de certains ménages. En effet, les familles monoparentales ne parviennent plus à acquérir de biens immobiliers en Occitanie: “33% sont propriétaires en 2018 contre 42% en 1968”, illustre l’Insee. Quand elles parviennent à acheter un logement, c’est généralement en ville, notamment à Toulouse où 24% des familles monoparentales y sont propriétaires.
De même, pour toutes les raisons évoquées jusque là, l’âge est également un frein. Dans la région, les moins de 35 ans ne représentent que 25% des propriétaires, quand la part des 50-64 ans propriétaires est de 68%, voire 78% pour les plus de 64 ans.
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