Les élus du conseil municipal de Toulouse ont voté le choix du concessionnaire pour l’exploitation des six kiosques des allées Franklin-Roosevelt, près de la station de métro Jean-Jaurès. Un seul exploitant s’en occupera désormais. Mais ce choix ne convient pas à l’opposition.
Ils sont fermés depuis plusieurs mois. Les six kiosques des allées Franklin-Roosevelt, situés près de la sortie de la station de métro Jean-Jaurès à Toulouse, vont rouvrir en 2023. Le conseil municipal a voté le choix du concessionnaire pour l’exploitation de ces locaux commerciaux, construits entre 1930 et 1931, ce vendredi 16 décembre. Pour rappel, la mairie avait lancé un appel à candidatures en mai dernier. Cinq candidats avaient déposé un dossier.
La SARL Vinimier, qui détient le bar à huîtres Le Cabanon, a finalement obtenu la concession de service. Les kiosques seront donc désormais gérés par un seul exploitant. La mairie a effectivement décidé de confier à « un opérateur unique la gestion et l’animation de cet espace ». « Jusqu’à présent, la gestion de ces kiosques faisait l’objet de conventions d’occupation de domaine par kiosque ce qui ne favorisait pas une utilisation cohérente et une gestion harmonieuse de l’esplanade », explique la municipalité.
La mairie espère donc davantage d’homogénéité en choisissant un seul exploitant. Elle veut effectivement valoriser l’esplanade des allées Franklin-Roosevelt qui est actuellement « une verrue », selon Olivier Arsac, adjoint au maire chargé des commerces. Mais l’opposition regrette cette décision. « On ne peut que s’étonner du choix d’un appel à candidatures qui propose un opérateur unique », appuie Odile Maurin, membre du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC).
Elle aurait d’ailleurs préféré que la mairie « favorise davantage des petites structures » pour gérer ces kiosques. « Vous estimez qu’il faudrait privilégier des exploitants individuels. C’est ce que nous faisons depuis des années. Or, c’est un échec. Aucun des kiosques ne permet à un commerçant de vivre », déplore Olivier Arsac. Il ajoute : « Les exploitants ont alors souvent un deuxième métier et les kiosques ouvrent seulement une partie de la journée voire pas du tout certains jours ». Laissant ainsi la place aux « trafiquants de produits en tout genre ».
« Nous tentons une stratégie différente en donnant à un seul gestionnaire l’ensemble de ces kiosques afin qu’il puisse bénéficier d’une terrasse », explique Olivier Arsac. L’aménagement de « terrasses avec un mobilier harmonisé et des jardinières » est en effet prévu. Mais Isabelle Hardy n’est pas convaincue. « Confier l’exploitation à un seul gestionnaire ne réglera pas la problématique de l’espace public », estime-t-elle.
Pour la membre du groupe d’opposition Toulouse Écologiste, Solidaire & Citoyenne (TESC), il faudrait déplacer ces kiosques. Mais Jean-Jacques Bolzan, l’adjoint au maire chargé du bien manger, lui rappelle : « J’ai eu à gérer les kiosques et vous aussi. Vous savez que c’est un sujet complexe et qu’on ne peut pas les déplacer ». Deux avaient toutefois été changés de place. Ils étaient en effet au nombre de huit sur les allées Franklin-Roosevelt auparavant. « Les architectes avaient interdit de déplacer les six autres », précise Jean-Jacques Bolzan.
Au-delà de ces problématiques d’emplacement, l’élu d’opposition (PS) Vincent Gibert regrette que la mairie de Toulouse n’ait pas retenu une des candidatures proposant « des kiosques dédiés à la vie associative et aux activités de lien social ». « Nous avons préféré choisir des activités commerciales plutôt qu’associatives. Nous sommes au niveau du métro Jean-Jaurès, où il y a beaucoup de flux. L’intérêt était donc de proposer des animations commerciales », détaille Christophe Alvès, conseiller municipal délégué chargé de l’occupation commerciale du domaine public.
Les six kiosques proposeront ainsi « une offre diversifiée de restauration et de boisson comprenant notamment du street-food, de la cuisine du monde, des pâtisseries ainsi que la vente de compositions florales ». Ces derniers devraient normalement rouvrir au printemps prochain. Malgré les votes contre des élus de l’opposition, le conseil municipal a en effet adopté le choix du concessionnaire pour l’exploitation de ces locaux.
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