Latécoère prévoit de délocaliser les activités de son usine de Toulouse-Montredon vers le Mexique et la Tchéquie, où les coûts sont moins élevés. Un choix que ne comprennent pas les élus écologistes de la Ville rose.
Article mis à jour le 14 février 2023
La décision ne passe pas. Le sous-traitant aéronautique Latécoère prévoit de délocaliser les activités de son site de Toulouse-Montredon vers le Mexique et la Tchéquie. Dans ces pays, les coûts de production sont moins élevés. Ce sera donc la fin de “l’usine du futur” inaugurée en mai 2018 pour fabriquer des pièces servant à l’assemblage des portes du Dreamliner, le Boeing 787.
Les élus écologistes de Toulouse Métropole considèrent cette décision comme « déplorable ». Ils estiment que « Latécoère doit restituer aux pouvoirs publics les sommes dont elle a bénéficié de manière indue ».
« Cette entreprise a touché, pour son implantation sur site, des aides publiques, dont 1,7 million d’euros de fonds européens apportés par la Région Occitanie », précisent le groupe Métropole écologiste, solidaire et citoyenne. Et ce n’est pas tout : « L’équipe de Jean-Luc Moudenc a, quant à elle, cédé à un prix symbolique quatre hectares de terrain qui appartenaient à la municipalité. Un foncier que Latécoère peut aujourd’hui revendre au prix du marché, constituant de fait une opération spéculative. »
« D’autres aides publiques ont été apportées sans que l’entreprise semble en mesure de communiquer les chiffres de manière transparente », déplorent aujourd’hui les élus écologistes. « Il n’est plus acceptable que les pouvoirs publics octroient des aides aux entreprises sans réelles contreparties. La création et le maintien des emplois sur le territoire doivent être un principe intangible en vertu duquel ces entreprises doivent rendre des comptes à la collectivité. »
Des affirmations que nuance la Région Occitanie : « Ni la Région Occitanie ni les Fonds européens n’ont financé l’usine Toulouse-Montredon du groupe Latécoère. Seul l’Etat a versé 5,4 millions d’euros à ce titre, dans le cadre de la déclinaison aéronautique du plan national Usine du Futur. Ce qui a été financé par les Fonds européens concerne exclusivement des projets de Recherche & Technologie des programmes ECOLIFT 1 et 2, appliqués à des démonstrateurs de systèmes embarqués pour les nouvelles portes d’avions. Ces projets non délocalisables ont été en partie réalisés, pour un montant de 786 000 euros, et les équipes dédiées resteront en poste à Toulouse. Néanmoins, le programme global (ECOLIFT 1 et 2) de 4,7 M€, qui avait été présenté, n’ira pas à son terme. Ainsi, au total 3,9 M€ de fonds européens ne seront donc jamais versés au groupe Latécoère. Enfin, il est important de rappeler que la Région Occitanie a conditionné depuis de six ans ses aides économiques à l’emploi et à la non-délocalisation des activités des entreprises. Cela n’est malheureusement pas le cas pour les aides à l’innovation de l’Union Européenne qui a déjà été interpelée à ce sujet. »
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