À Toulouse, l’épicerie sociale et solidaire UT1 ESOPE vient d’ouvrir ses portes. Ce projet, porté par l’Université de Toulouse Capitole et la Banque Alimentaire, s’adresse à tous les étudiants de la ville en grande difficulté financière.
Les temps sont durs pour les étudiants. Perte de jobs, arrêt des stages rémunérés à cause de la pandémie… Beaucoup d’entre eux se trouvent en grande difficulté financière.
Après la création du « Drive tout nu », qui propose des paniers alimentaires à moitié prix, d’autres initiatives sont mises en place pour lutter contre la précarité des étudiants de la Ville rose. En effet, l’Université de Toulouse Capitole, en collaboration avec la Banque Alimentaire, a installé, dans les locaux de la faculté, une épicerie sociale et solidaire baptisée “UT1 ESOPE”.
« La précarité étudiante était un phénomène déjà connu, mais la crise sanitaire l’a intensifié et la fait perdurer », déplore Chloé Calmettes, vice-présidente de l’Université Toulouse Capitole, chargée des affaires doctorales. En effet, depuis le début de l’épidémie, la Banque Alimentaire de Toulouse recense de plus en plus de demandes émanant des étudiants.
Selon l’association, « 52 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire de la région sont des jeunes de moins de 25 ans ». Face à ce constat inquiétant, l’Université de Toulouse Capitole et la Banque Alimentaire de Toulouse ont décidé de s’unir et de créer cette épicerie, afin d’y accueillir environ 100 jeunes par jour.
« Dans la difficulté, il n’y a pas de différence à faire. Nous sommes là pour aider tout le monde » affirme Chloé Calmettes. En effet, ce petit supermarché est destiné à l’ensemble des étudiants précaires de la Ville rose, quel que soit leur université ou leur établissement scolaire d’origine.
Afin de pouvoir bénéficier des services de l’UT1 ESOPE, les étudiants doivent d’abord déposer un dossier sur un site dédié. Les candidats éligibles doivent alors justifier d’un revenu ne dépassant pas un certain plafond, tout en renseignant le montant de leur loyer, les charges, leurs abonnements et autres dépenses fixes. Ensuite, la demande, traitée sous 48 heures, permet d’identifier les besoins de l’étudiant et, ainsi, de définir à quelle fréquence et pendant combien de temps ce dernier pourra venir faire ses courses. Des rendez-vous fixes seront alors fixés avec le gestionnaire de l’épicerie.
Et même si, initialement, l’objectif de cette petite boutique solidaire est de fournir un chariot mensuel de produits à chaque personne inscrite. Toutefois les bénévoles ne souhaitent pas rationner les étudiants dans le besoin. « Le but n’est pas de les limiter », explique la vice-présidente de l’Université Capitole en charge des affaires doctorales.
Une fois dans les rayons, les jeunes peuvent s’approvisionner en produits secs, frais ou encore en légumes et en viande. Ces denrées, récoltées par la Banque Alimentaire de Toulouse, sont issues de la grande distribution ou de filières agricoles locales. En termes de coût, les prix affichés par l’UT1 ESOPE permettent de réaliser une économie allant de 70 à 90 %. Dans ce cas, pour un panier d’une valeur de 70 euros, par exemple, l’étudiant devra débourser la modique somme de 8 euros.
En plus de proposer une solution à leurs problèmes économiques, le lieu se veut aussi un refuge moral pour ces jeunes. « Les bénévoles peuvent accompagner les étudiants à faire leurs courses pour les aider, entre autres, à rééquilibrer leur alimentation. Ils sont également là pour les écouter, les conseiller et échanger avec eux », précise Chloé Calmettes.
À compter de ce vendredi 18 février, l’UT1 ESOPE ouvrira ses portes progressivement. Dans un premier temps, seuls les plus précaires seront contactés.
Charlotte Benatti
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