Près de la place Saint-Pierre, dans l’hypercentre de Toulouse, l’escape game Arkanes propose un tarif solidaire tous les mardis. L’occasion de découvrir “Laissez-Passer A38”, l’un des nouveaux scenarii de la salle. Celui-ci est décalé et engagé, une spécialité de la maison rendue célèbre par une autre intrigue dans laquelle le joueur décide du destin d’Emmanuel Macron, le président de la République.
Tout part d’un simple constat. À Toulouse, une partie d’escape game coûte environ 25 euros par joueur. « Ce loisir est trop cher et pas assez accessible », convient Camille, la dirigeante d’Arkanes, un escape game situé près de la place Saint-Pierre. Pour s’ouvrir à toutes les bourses, elle propose de découvrir l’un de ces derniers jeux, “Laissez-passer A38”, chaque mardi à 50 euros la séance. Et ce, quel que soit le nombre de joueurs. Ainsi, si vous êtes cinq, cela revient à 10 euros par joueur.
« À ma connaissance, c’est le tarif le moins cher de la ville pour les duos » , indique Camille qui ne peut, toutefois, « pas maintenir ce tarif tous les jours, si elle veut rentrer dans ses frais ». Lancé quelques mois plus tôt, ce tarif solidaire a, en tout cas, déjà du succès. « Beaucoup de gens disent qu’ils n’auraient pas pu découvrir les escape game sans ce tarif ! », s’exclame-t-elle.
Ces derniers ont ainsi pu jouer à “Laissez-passer A38”, l’un des derniers mystères concoctés par Arkanes. Celui-ci propose une plongée dans l’enfer de l’administration française des années 20. Le pitch est simple : « Vous vous réveillez un matin en vous demandant ce qu’il vous manque pour être heureux. Et, soudaine révélation, vous réalisez qu’il vous faut le laissez-passer A38 ! » Une référence au document que recherche Astérix dans le film “Les douze travaux d’Astérix” (1976) et qui caricature justement l’administration en France.
Le décor des lieux a fait l’objet d’un soin tout particulier. « Tout est pensé pour créer une ambiance Art déco. Les accessoires sont de vrais objets, chinés chez d’autres créateurs ou sur internet », précise Camille, phobique administrative auto-déclarée. Par exemple, un tableau de Dali, “Le bureaucrate”, trône fièrement dans un coin de la salle. Il représente un homme, tête baissé, avec une vis dans la tête. Ce n’est pas anodin. La gérante a distillé des références humoristiques et des doubles sens dans chacune de ses épreuves. De sorte que le jeu se fasse en deux temps. D’abord, le joueur résout l’énigme, puis il comprend le trait d’esprit. Toujours guidé par une petite voix qui sort des haut-parleurs pour l’aider à saisir toutes les subtilités du lieu.
En plus de cet escape game, Arkanes propose deux autres scenarii atypiques. Le tout dernier, “Au service de Madame Fer”, se déroule dans le même univers et décor que le “Laissez-passer A38”, mais fait passer de l’autre côté du guichet. « Vous êtes les nouveaux employés à l’essai et avez 60 minutes pour grimper les échelons de la hiérarchie », résume Camille. Le tout, dans une enquête très interactive riche en rebondissements. L’autre proposition, “Une affaire d’État”, aventure dans laquelle il faut délivrer Emmanuel Macron d’un squat anarchiste, avait fait parler d’elle et contribué à forger la légende de l’escape game faite d’engagement politique et d’humour.
Le second degré est d’ailleurs omniprésent. « Pour guider les joueurs, il y a un autocollant Marlène Schiappa sur toutes les choses inutiles dans la pièce », explique Camille pour donner le ton. Outre l’humour, la poésie est mise à l’honneur. « La salle est en évolution constante et j’essaie de trouver un équilibre entre retours des joueurs et vision poétique », confie-t-elle. Car, entre les lignes des épreuves, se lisent des réflexions sur le superflu, le hasard de la vie, la curiosité et la perception de la réalité par exemple.
En “perpétuel élan créatif”, Camille, qui a ouvert son escape game le 16 mars 2016, travaille déjà sur de nouveaux projets. Une petite salle est actuellement en construction. « Je pense créer un escape game pour un ou deux joueurs maximum. Une aventure hybride et interactive (avec casque virtuel), dans une esthétique steampunk comme dans Bioshock ! C’est plutôt novateur d’avoir un escape game pouvant être réalisé en solo », estime la créatrice d’Arkanes. C’est peut-être, également, une idée de rendez-vous à deux.
Adrien Pateau
Commentaires
elegifo le 22/02/2025 à 22:17
Tres déçu. Mauvais.