Après “Republix“, l’association L’École des droits humains et de la Terre (EDDHT), basée à Toulouse, vient de sortir deux nouveaux jeux de rôle pédagogiques, qui permettent aux participants de s’amuser tout en se familiarisant davantage avec des valeurs de citoyenneté et en luttant contre les discriminations. Baptisés Diplomatix et Vix Versa, ces jeux font appel à vos talents de négociateur, d’observateur et de décisionnaire.
Se confronter à la pluralité des opinions, sans pour autant renier les siennes. Intégrer les contraintes des uns pour parvenir à imposer celles des autres. Des missions qu’il faudra atteindre par la négociation, le compromis, l’observation, l’écoute et l’action. L’objectif final étant d’améliorer les droits de l’Homme et la préservation de l’environnement. Tout un programme ! Mais beaucoup moins oppressant quand il s’agit en réalité de jeux.
Basée à Toulouse, l’association l’Ecole des droits humains et de la Terre (EDDHT) vient en effet de créer deux jeux de rôle qui permettent aux participants de jouer, de passer un bon moment de convivialité, autour de sujets sérieux et concernants, comme les discriminations. « Une manière de transmettre des valeurs humanistes de façon ludique », précise Simon Monnier, directeur de l’EDDHT.
Dans le nouveau jeu édité par l’Ecole des droits humains et de la Terre, et baptisé “Diplomatix”, vous incarnez un diplomate. Dans un monde imaginaire constitué de 10 Etats, vous représentez une nation fictive. Votre objectif ? Parvenir à remplir les missions secrètes qui vous seront confiées, tout en menant à bien un défi collectif. Pour cela, vous êtes invité à participer à l’Assemblée générale de l’UNA, l’Union des Nations Amies. Là, vous devrez vous entendre avec les diplomates des autres pays pour améliorer la situation d’une problématique internationale. Il peut s’agir de garantir la liberté de religion, d’assurer l’accès à l’éducation des filles, d’encadrer les migrations climatiques… Mais attention, si l’enjeu est d’arriver à faire adopter collectivement au moins une des résolutions qui vous sont proposées, vous ne devrez pas oublier de défendre vos propres intérêts. D’autant que votre pays est peut-être totalitaire, très pauvre ou en guerre.
« L’idée est de familiariser, initier les joueurs à la citoyenneté mondiale et au respect des droits humains, tout en s’amusant », résume Simon Monnier. L’on y découvre aussi qu’il peut être difficile d’exister dans un collectif, mais que des solutions existent pour que chacun s’y retrouve. A force de négociations, d’alliances et de stratégie, vous parviendrez à vos fins. « C’est, de manière très simplifiée, ainsi que fonctionne l’Organisation des Nations Unies. Et si l’on ne parvient pas à trouver ensemble une solution de progrès social, sociétal ou environnemental, tout le monde est perdant », commente le directeur de l’EDDHT.
Dans le jeu Vix Versa, l’association a souhaité recentrer les problématiques abordées sur le quotidien des participants. A mi-chemin entre le jeu de rôle théâtral (à l’image du théâtre forum) et l’escape game, le dernier né de l’Ecole des droits humains et de la Terre vous propose de mieux connaître vos droits, et ceux des autres, et d’agir pour les préserver.
Simon Monnier décrit : « Vous êtes une troupe de comédiens enfermés dans un théâtre dont la porte est bloquée, vissée, par les représentations fausses et par des comportements de domination ou des rapports de pouvoir. » Plus précisément, vous incarnerez un personnage défini, dans une situation scénarisée, et serez confronté à une injustice que vous devrez lever collectivement si vous voulez pouvoir sortir du théâtre. Pour cela, il faudra être observateur, mais aussi acteur, pour trouver des solutions à la problématique et sortir de l’impasse. Les différents scénarios possibles vous emmènent en différents lieux pour affronter une situation de harcèlement ou d’exclusion en lien avec le racisme, le sexisme, la haine ou le rejet à l’encontre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur religion.
L’objectif est de modifier la scénette, ses personnages, leurs réactions… pour arriver à une situation ou les droits de chacun sont respectés. « Et à ce jeu-là, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution », confie le directeur de l’EDDHT.
La principale mission de l’Ecole des droits humains et de la Terre est de participer à la diffusion des droits qui fondent l’humanité et à leur appropriation par tous et à tout âge. Pour ce faire, l’association mise sur la sensibilisation des citoyens afin qu’ils deviennent acteurs et promoteurs du respect de ces droits fondamentaux. Un objectif qu’elle poursuit par l’intermédiaire du jeu notamment. « L’intégration du plaisir dans une transmission, un apprentissage, une appropriation rend d’autant plus efficace le processus. Un enfant comme un adulte sera plus attentif, retiendra plus d’informations en s’amusant qu’en assistant à un cours théorique », analyse Simon Monnier.
Et dans l’univers du jeu, les jeux de rôle restent les plus pertinents pour faire passer le message. « Incarner un personnage permet une plus grande liberté de parole, une créativité plus importante. Cela permet de désinhiber les timides et d’aller au bout des situations sans peur du jugement », observe le directeur de EDDHT. Une dimension d’autant plus appréciable si l’un des participants se trouve directement concernés par un scénario.
Car, initialement, les jeux conçus par l’association sont destinés à des primo-arrivants, à des publics fragilisés ou meurtris par la vie. Mais ils sont maintenant accessibles à tous, à partir de 12 ans, sur le site Internet de l’organisme. Et si une distribution dans le commerce n’est pas exclue, elle n’est pas à l’ordre du jour à court terme.
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