Des élus de gauche du conseil municipal de Toulouse désapprouvent la décision du maire Jean-Luc Moudenc de réserver l’atelier de lecture par des drag-queens à un public adulte.
Un atelier de lecture pour enfants par deux drag-queens prévu à la médiathèque José Cabanis à Toulouse continue à provoquer des remous. Le rendez-vous s’est trouvé dans le viseur d’un groupuscule d’extrême droite, Furie française qui a lancé une pétition contre son organisation.
Dans une lettre ouverte au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, la déléguée départementale Reconquête! en Haute-Garonne Chantal Dounot s’est émue de la mise en place d’un rendez-vous « jugés comme inacceptables par de nombreux parents toulousains ».
Elle estime que « le mouvement queer promu par la Mission Égalité Diversité (partenaire de l’organisation de l’atelier, ndlr) est un mouvement politique engagé dont l’idéologie ne fait pas l’unanimité chez (nos) concitoyens. Même à considérer le genre comme un sujet sociétal dans l’air du temps ayant droit à débat, il est inacceptable qu’il s’impose à nos enfants, en pleines vacances scolaires, dans un espace culturel municipal, ouvert à tous. » Selon elle, l’atelier relève « d’une propagande abjecte ciblant un public malléable car sans capacité de libre arbitre ».
La municipalité toulousaine reconnaît que « ce choix de programmation – qui n’a donné lieu à aucun visa ou aval de la part des élus – peut déstabiliser une partie du public ». Dans « un souci d’apaisement », la Mairie de Toulouse a donc décidé de « réorienter » l’atelier de lecture par des drag-queens « pour n’accueillir qu’un public majeur ». Elle précise que « les parents souhaitant faire participer leurs enfants à ce type d’atelier pourront, bien sûr, le faire, mais dans un cadre privé ».
Un autre son de cloche se fait entendre du côté des élus municipaux de gauche et des écologistes. Ils font part de « leur ferme opposition à la décision de Jean-Luc Moudenc d’aller dans le sens de groupuscules d’extrême droite visant à censurer un événement de lecture par des drag-queens de textes autour de la bienveillance et l’ouverture d’esprit ».
Ils estiment que le maire de Toulouse « se pose une nouvelle fois du mauvais côté de l’histoire. (…) Si Jean-Luc Moudenc cherche à faire croire qu’il a changé depuis la Manif pour tous à laquelle il participait en 2012, il révèle par cet acte le soutien à l’intolérance, loin des idées humanistes de notre ville. Il ne suffit pas d’illuminer la façade du Capitole du drapeau LGBTQI+ une fois par an pour mener une politique inclusive. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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