En amont du conseil municipal de Toulouse qui aura lieu ce vendredi 29 septembre, la majorité dénonce les prises de position « de plus en plus radicales » d’une grande partie de l’opposition. Port de l’abaya, affaire Médine, manifestations contre les violences policières et « rejet systématique de toutes propositions »… Pour les élus du groupe Aimer Toulouse, qui ciblent particulièrement leurs collègues Europe Ecologie-Les Verts et France Insoumise, « ils ont franchi un cap ».
Un avant-goût d’un conseil municipal qui s’annonce houleux, ce vendredi 29 septembre. Le groupe Aimer Toulouse, auquel appartient le maire Jean-Luc Moudenc, est tombé à bras raccourcis sur les élus de l’opposition municipale, dénonçant avec véhémence leur position face à des événements survenus cet été : « port de l’abaya, affaire Médine, manifestation contre les violences policières ou encore rejet de la démocratie participative mise en place par la majorité », autant de sujets sur lesquels les élus de la majorité estiment que leurs collègues « ont franchi un cap ». Et ces propos visent sans ambages les conseillers municipaux Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et ceux de la France Insoumise (LFI). « Comme nous pouvons l’observer au niveau national, leurs positions sont de plus en plus radicales », notent Pierre Esplugas-Labatut, Laurence Arribagé et Nicolas Misiak.
« Il existe désormais un fossé idéologique entre nos valeurs républicaines que sont la laïcité et la démocratie, et le populisme au double discours de l’opposition, en particulier de la part des élus LFI », lance Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire, en charge des musées, et porte-parole du groupe Aimer Toulouse. Celui-ci illustre son propos en revenant sur la polémique de l’abaya dans les établissements scolaires. « La loi interdit tout port de signes ostentatoires à l’école. Le gouvernement a clairement coupé court aux discussions en considérant que l’abaya témoignait d’une appartenance religieuse. La laïcité étant un pilier de la République pour nous, nous approuvons cette décision », précise l’élu, regrettant « l’hypocrisie et l’ambiguïté » de l’opposition à ce sujet. « Comment François Piquemal peut-il soutenir les femmes d’Iran qui refusent de mettre le voile, tout en acceptant le port de l’abaya en France ? » s’interroge-t-il.
Passablement énervée, Laurence Arribagé, adjointe au maire, en charge des coordinations des politiques sportives, s’étend elle sur « les positions limites » de l’opposition vis-à-vis de l’antisémitisme. « Antoine Maurice a revendiqué sa venue aux Journées d’été d’EELV (organisées au Havre en août dernier, NDLR), malgré la participation du rappeur Médine, accusé d’antisémitisme, alors que d’autres élus écologistes ont refusé l’invitation pour cette raison précise », fait-elle remarquer. « Un flirt dangereux » selon l’élue. Rappelons que même si Antoine Maurice s’est rendu au congrès de son parti, il a condamné le tweet polémique du chanteur et l’antisémitisme d’une manière générale dans les colonnes de France 3 : « L’antisémitisme est un fléau à combattre […] Donc ce tweet devait être condamné et nous l’avons fait. »
Et la liste des exemples cités par les élus de la majorité pour justifier de la radicalité des conseillers d’opposition ne s’arrête pas là : « soutien aux manifestations violentes, état d’esprit anti police, refus systématique de toutes propositions… » Nicolas Misiak, conseiller municipal chargé de l’évaluation des politiques publiques, se désole que « l’opposition ne reconnaisse même pas les actions mises en place via la démocratie participative ». Les nouveaux aménagements de la place du Capitole pour rafraichir et végétaliser l’espace ont été réalisés à la demande des Toulousains au travers du budget participatif “Mes idées pour mon quartier”, dans la limite de ce qui était techniquement possible. « Mais là encore, l’opposition, nous a accusé de “bidouillages” quant au processus, et de “faire de la déco” quant aux installations », constate Nicolas Misiak.
Selon lui, « il s’agit-là d’une dérive de rejet de la démocratie, d’une “trumpisation” de l’opposition qui, par-dessus le marché, tente de décrédibiliser l’action municipale en diffusant de fausses informations. Par exemple, concernant le renouvellement urbain de la Reynerie, ils ont laissé entendre que le rapport du commissaire enquêteur était négatif, or c’est tout le contraire, il est positif », s’indigne l’élu de la majorité.
Des propos que l’équipe de Jean-Luc Moudenc ne manquera pas de réitérer au conseil municipal de vendredi, n’excluant pas de déposer un vœu pour contraindre l’opposition à se positionner clairement sur des sujets d’actualité. « Ainsi, tout le monde se rendra compte qu’ils sont les porte-voix d’une minorité hostile quand nous sommes les porte-voix des Toulousains », termine Pierre Esplugas-Labatut.
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