En amont du conseil de Toulouse Métropole, qui a lieu ce jeudi 8 février, les élus d’opposition du groupe Alternative pour une Métropole Citoyenne (AMC), dénoncent le comportement « brutal et autoritaire » d’une majorité qui « nuit à l’image des élus ».
À deux jours du prochain conseil de Toulouse Métropole, les élus d’opposition du groupe Alternative pour une Métropole Citoyenne (AMC) dénoncent les comportements de la majorité qu’ils jugent « brutaux, autoritaires et opaques ». « Quelle image donne-t-on des élus ? » s’interroge Caroline Honvault. Elle fait référence au dernier conseil métropolitain du 7 décembre dernier, durant lequel les membres d’AMC mais aussi ceux de Métropole Écologiste Solidaire et Citoyenne (MESC) avaient quitté l’assemblée. En cause ? Le refus de Jean-Luc Moudenc d’examiner un amendement concernant une délibération sur les Aménagements Ferroviaires du Nord de Toulouse (AFNT). « C’est d’une rare brutalité envers l’opposition », analyse Caroline Honvault, qui invoque une violation du droit d’amendement.
Un refus de prise en compte que Jean-Luc Moudenc justifie par le dépôt trop tardif des documents en question. « Vous m’avez amené les amendements il y a un quart d’heure ! […] On ne travaille pas comme ça », lançait-il à l’opposition lors du conseil du 7 décembre. Le groupe AMC demandait alors une interruption de séance pour précision du règlement intérieur, refusée par le président de Toulouse Métropole. Devant cette fin de non-recevoir, les élus des groupes AMC et MESC avaient quitté la salle. « Que l’on parle d’amendements ou de vœux refusés, on nous donne toujours des arguments arbitraires », estime Caroline Honvault.
« Pour l’amendement sur les AFNT, c’était une histoire de timing. Pour notre vœu concernant la mise en place d’une campagne d’information sur le droit à l’avortement, c’était parce que le sujet relevait du national », constate Agathe Roby, du groupe AMC. « Par contre, quand il faut se positionner sur le burkini, là, c’est local ! » fustige Caroline Honvault. « Ce sont des manières autoritaires de mener les débats, des manières qui renvoient une mauvaise image des élus », poursuit-elle.
D’autant qu’en termes d’image, les conseillers métropolitains d’opposition ne manquent pas de le rappeler, certains membres de la majorité ont vu la leur se ternir. « Les affaires politiques éclaboussent la majorité en chaîne », relève Agathe Roby. Elle fait ici référence à la mise en examen et au placement en détention provisoire de Thierry Fourcassier, ancien maire de Saint-Jory et membre du Bureau de Toulouse Métropole, pour corruption, blanchiment et prise illégale d’intérêt. « Son remplacement est d’ailleurs à l’ordre du jour du conseil de ce jeudi 8 février », note l’élue. Non inscrit à l’ordre du jour, « mais il le sera sûrement dans celui de la prochaine assemblée », le remplacement de Laurence Arribagé, condamnée pour recels de dénonciation calomnieuse, de violation du secret professionnel et prise illégale d’intérêts. À l’annonce du verdict, « la majorité, qui affirmait ne pas vouloir commenter une décision de justice, a tout de même réagi en qualifiant de “rude” la condamnation… », note Agathe Roby. « Quelle image renvoie-t-on ainsi aux Toulousains » se demande-t-elle, « que de tels actes de la part d’élus seraient mineurs ? Or, ils sont graves ! »
Ma réaction au jugement de Laurence Arribagé :
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) January 29, 2024
L’usage étant de ne pas commenter une décision de justice – d'autant que je me bats depuis des années pour le renforcement des moyens de l'institution judiciaire toulousaine – je garderai donc pour moi mes sentiments et opinion face…
Des poursuites qui, espère l’élue d’opposition, restent des actes isolés :
Les faits reprochés sont gravissimes. Ils viennent entacher l'image des élus de la République et il est normal que la justice les condamne durement
— Agathe Roby (@RobyAgathe) January 29, 2024
Une question subsiste : acte isolé ou magouille généralisée de la droite toulousaine? https://t.co/CJNx9Vv2Mw
« Nous y serons vigilants », assure Agathe Roby qui indique que, ironie du sort, « les élus doivent suivre, dans les prochaines semaines, une formation sur la déontologie ». Afin que de telles affaires n’entachent plus l’image des élus, « pour lever l’opacité du système qui appelle à la défiance », AMC demande à ce que la présidence de la commission des finances soit attribuée à un membre de l’opposition. « Au moins, que le conseil de Toulouse Métropole donne des gages que cela ne se reproduise plus ! » termine Agathe Roby.
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